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Pharmacie galénique du médicament vétérinaire

Galénique du médicament vétérinaire

(module enseigné en cours de Pharmacologie et Pharmacothérapie vétérinaires (Pr Pascal Gustin, Université de Liège, Faculté de Médecine Vétérinaire))

Avertissement : ceci est une version résumée du cours original.

 

 

 

  1. Définitions : galénique et médicament

 

  1. la galénique

 

La médecine vétérinaire a besoin de produire le médicament sous toutes ses formes, de manière à ce qu'il soit le mieux adapté à l'animal à traiter.

 

Le mot « galénique » pourrait avoir deux origines distinctes :

  • soit ce terme est issu du mot grec « galène », antidote contre la morsure de vipère, et par extension « médicament » ;

  • soit, plus vraisemblablement, ce terme est issu du nom de Claudius Galenus, célèbre médecin de la Rome antique (IIème siècle après J.C.).

 

On peut donc donner comme définition de la galénique ce qui suit :

La Pharmacie Galénique représente la science de la transformation des drogues en médicaments.

 

Cette science comporte un volet technologique et un volet biopharmaceutique qui lui est étroitement associé.

 

  1. les différents composants du médicament

 

Un médicament est composé de trois phases distinctes mais indispensables les unes ou autres, que sont la ou les substance(s) active(s), les excipients, et les articles de conditionnement.

 

Une substance active présente des caractéristiques physico-chimiques de base qui lui sont propres. Une substance active, outre sa formule chimique, se définit à partir de ses caractères organoleptiques (odeur, goût), de la taille des particules formées, de la forme des particules, de son pKa, de son cœfficient de partage, de sa forme cristalline, de son hygroscopicité (tendance d'une poudre à capter l'humidité), de sa mouillabilité, de sa solubilité (selon le solvant), de sa vitesse de dissolution, de sa stabilité (à sec, en solution, en présence d'excipients), de son devenir dans l'organisme en fonction du temps (absorption, distribution, élimination, résidus).

 

L'excipient, que l'on peut également appelé véhicule ou adjuvant, joue plusieurs rôles :

  • il peut aider lors du processus de fabrication du médicament ;

  • il aide la substance active à jouer son rôle thérapeutique (vecteur, agent potentialisant, …) ;

  • il intervient au niveau de la stabilité et de la conservation du médicament ;

  • il permet une utilisation correcte par le patient (dose, hygiène, identification, acceptabilité)

Un excipient peut modifier de façon significative l'activité d'un principe actif et par conséquent la réponse thérapeutique. Par exemple, un excipient peut exercer une influence certaine sur la disponibilité de la substance active, c'est-à-dire le processus qui permet à un principe actif d'atteindre son site d'action dans des conditions optimales.

On retrouve parmi les excipients une grande variété d'entités chimiques de taille et de complexité variables : de petites molécules simples (telles l'eau) jusqu'à des macro-molécules très compliquées, et même des mélanges naturels utilisés depuis des siècles (miel, vin) jusqu'à des oligomères très spécialisés.

Les excipients sont utilisés dans les domaines alimentaire, cosmétique et pharmaceutique. Plus ou moins 1 000 excipients sont répertoriés dans le domaine pharmaceutique.

Les excipients pharmaceutiques se doivent de répondre à certaines exigences générales :

  • ils doivent être inertes vis-à-vis des substances actives ;

  • ils doivent être inertes vis-à-vis des matériaux de conditionnement ;

  • ils doivent être atoxiques et physiologiquement inactifs vis-à-vis de l'organisme.

Voici quelques exemples de rôles joués par les excipients : ils peuvent être désintégrants, régulateurs d'écoulement, lubrifiants, absorbants, édulcorants, aromatisants, colorants, conservateurs (anti-microbiens, anti-oxydants, …).

 

Le conditionnement, enfin, même s'il n'est pas ingéré, est également important :

  • il doit préserver la forme pharmaceutique des influences extérieures ;

  • il doit également permettre l'identification du médicament ;

  • il doit faciliter la manutention ;

  • il doit également pouvoir satisfaire les besoins des milieux hospitaliers et du traitement ambulatoire (emballages alvéolaires monodoses).

 

  1. le médicament générique

 

Différentes méthodes de fabrication doivent être distinguées :

  • Les médicaments magistraux sont fabriqués par un pharmacien d'officine, et leur composition a été imaginée à l'origine, par un médecin ou un vétérinaire.

  • Les médicaments officinaux sont fabriqués par un pharmacien d'officine, mais selon une composition reprise dans un formulaire.

  • Les spécialités sont des médicaments originaux, issus de la Recherche. Médecins et vétérinaires n'interviennent que dans la prescription de ce produit « prêt-à-administrer ».

  • Les médicaments génériques sont des copies de ces spécialités.

Un médicament générique est un médicament « essentiellement similaire » à un médicament original. Il doit satisfaire aux exigences suivantes :

  • il doit avoir la même composition, qualitative et quantitative, en principe actif ;

  • il doit être présenté sous la même forme pharmaceutique ;

  • il doit être bio-équivalent.

Le médicament générique peut être utilisé à la place du produit innovateur , qui est un médicament ayant reçu une A.M.M. sur base d'un dossier complet (chimique, biologique, pharmaceutique, pharmaco-toxico-clinique).

L'A.M.M. d'un médicament générique s'obtient également sur base d'un dossier prouvant la bio-équivalence entre les deux médicaments (le générique et sa référence) sur base d'étude de lyo-équivalence ou bio-équivalence selon le principe actif.

 

  1. notions de biopharmacie

 

La biopharmacie comprend l'étude de la mise à la disposition de l'organisme des principes actifs à partir des médicaments.

 

La biopharmacie galénique s'intéresse à l'influence de la formulation (c'est-à-dire la sélection qualitative et quantitative des principes actifs et des excipients en fonction de la forme galénique et des opérations pharmaceutiques qui y conduisent), de la technologie de fabrication, et des facteurs physiologiques liés au site d'administration.

 

Les étapes entre l'administration du médicament et l'obtention de l'effet pharmaco-thérapeutique sont les suivantes :

  • phase bio-pharmaceutique : libération, dissolution

  • phase pharmaco-cinétique : absorption, distribution, élimination

  • phase pharmaco-dynamique

 

À l'origine de l'effet pharmaco-thérapeutique, l'administration du médicament est primordiale. Les principales voies d'absorption, décrites ci-après, sont les suivantes : la voie orale, la voie parentérale, la voie cutanée, la voie intra-mammaire, et les voies trans-muqueuses (perlinguale, bucco-pharyngée, nasale, pulmonaire, rectale, vaginale), oculaires et auriculaires.

 

 

  1. Les différentes voies d'administration

 

  1. voie orale

 

  1. Définitions

 

La voie orale présente des avantages certains :

  • l'administration est aisée ;

  • elle est peu onéreuse ;

  • possibilité d'administrer des doses élevées en une seule prise ;

  • mise au point de formes orales à action prolongée, à effet différé ou à libération contrôlée, permettant le maintien de concentrations plasmatiques stables pendant des périodes prolongées.

Mais également des inconvénients :

  • risque d'altération des principes actifs par les sécrétions du tube digestif (pH, enzymes) ;

  • possibilité d'irritation du tractus gastro-intestinal par certaines substances actives ;

  • problème de la flaveur de certains principes actifs ;

  • absorption peu précise et parfois irrégulière ;

  • effet de premier passage hépatique.

En conséquence, certains facteurs sont susceptibles d'influencer grandement l'absorption du principe actif. Ces facteurs sont la forme galénique, l'heure de la prise médicamenteuse (rythme nycthéméral, bio-rythme, … et selon les sources jusqu'au statut hormonal), la présence d'aliments dans le tractus gastro-intestinal, et la vitesse de vidange gastrique (qui est elle-même fonction de l'activité physique, de la nature du repas, de l'interférence entre médicaments, de la position corporelle du sujet, …).

 

Les formes galéniques administrées par voie orale sont disponibles sous différentes formes :

  • formes liquides : solutions, suspensions, émulsions

  • formes solides : poudres, sachets, gélules, comprimés, bolus, …

  • formes semi-solides : pâtes, gels

En gardant à l'esprit que la forme galénique influence l'absorption du principe actif : celle-ci est plus rapide pour une solution que pour une suspension.

solution > suspension > capsule > comprimé

 

  1. Les formes liquides

 

Les formes liquides regroupent les solutions, suspensions et émulsions, contenant un ou plusieurs principes actifs dans un excipient approprié, et la forme particulière du principe actif liquide, utilisé tel quel.

La sélection de la forme galénique dépend des propriétés physico-chimiques du principe actif à administrer, de la durée d'action souhaitée, et de l'espèce animale à laquelle la forme galénique est destinée.

 

Les solutions sont des préparations liquides et limpides obtenues par dissolution d'un ou plusieurs principe(s) actif(s) dans un solvant approprié. Les solutions peuvent être colorées ou incolores, mais elles doivent toujours être limpides.

Les solvants peuvent être de l'eau, de l'alcool éthylique avec un titre alcoolique de 15 à 20° maximum, des polyols (glycérine, polyéthylène-glycol, macrogol, polypropylène-glycol, … qui sont des polymères, liquides ou solides, capables de se dissoudre dans l'eau), ou une huile végétale.

L'usage d'une solution présente des avantages significatifs :

  • une absorption rapide, permettant une biodisponibilité par voie orale maximale

  • la souplesse de la posologie, car les solutions étant homogènes et de concentration déterminées, les doses sont mesurées en volumes (millilitres, gouttes, …)

  • une meilleure tolérance (diminution de l'irritation à cause de la dilution)

Mais également des inconvénients :

  • la stabilité moindre (pH, anti-oxydant, lumière, température)

  • la possibilité de contamination (agents anti-microbiens)

  • des incompatibilités physico-chimiques entre les substances médicamenteuses

  • la solubilité des principes actifs

 

Les suspensions sont des préparations généralement liquides constituées par un ou plusieurs solides dispersés sous forme de fines particules dans un milieu de dispersion appelé phase dispersante, externe, ou continue.

La phase dispersée est toujours solide et est constituée de particules du principe actif appelé à être absorbé après administration orale.

Les avantages présentés par l'usage d'une suspension sont sa stabilité chimique, la souplesse de la posologie, et la facilité d'emploi.

Les inconvénients sont intrinsèques à la définition physique d'une suspension : problème d'homogénéité par sédimentation (nécessitant l'ajout d'excipients), et croissance des cristaux ainsi que leur polymorphisme.

Les adjuvants essentiellement rencontrés sont donc des viscosifiants, des agents mouillants, des substances tampons, des agents conservateurs anti-microbiens, des édulcorants, des arômatisants.

 

Les émulsions sont des préparations généralement liquides constituées par la dispersion d'un liquide sous forme de globules dans un autre liquide non-miscible.

On distingue la phase dispersée ou interne (les gouttelettes) de la phase dispersante, externe ou continue.

Il existe plusieurs types d'émulsions, notamment les systèmes binaires (eau dans huile E/H ou huile dans eau H/E) et les systèmes triples (E/H/E émulsion E/H que l'on disperse dans l'eau, et H/E/H émulsion H/E que l'on disperse dans l'huile).

L'aspect macroscopique d'une émulsion doit rester inchangé au cours de la conservation.

Exceptionnellement, suivant la densité des phases, un léger crémage ou une faible sédimentation peut apparaître ; dans ce cas, les émulsions doivent reprendre leur aspect initial après agitation manuelle.

Chacune des deux phases peut renfermer un ou plusieurs principes actifs, et divers adjuvants, tels que des tensio-actifs, des conservateurs anti-microbiens, des viscosifiants, des édulcorants et arômatisants.

 

  1. Les formes semi-solides

 

Les formes semi-solides sont une forme galénique bien adaptée pour l'administration d'une substance médicamenteuse chez le chien, le chat, et le cheval.

On rencontre trois types de formulations : des formulations aqueuses, des formulations huileuses, et des formulations à base de solvants hydrophiles. Ce sont des pâtes et gels.

Les formes semi-solides présentent des avantages :

  • possibilité d'administrer une dose précise avec un système de délivrance précalibré (seringues graduées dont les graduations correspondent à la dose à administrer par unité de poids corporel) ;

  • facilitation de la médication de masse ;

  • sécurité, car la formulation est prévue pour adhérer sur la langue ou dans la cavité buccale, ce qui empêche l'animal de recracher le produit.

Et les inconvénients associés :

  • adapter la flaveur à l'espèce-cible (anis pour le cheval)

  • la consistance doit être adaptée (la formulation doit adhérer et être suffisamment visqueuse, sinon le dosage est imprécis)

  • le dosage se fait par volume : attention aux bulles d'air

 

Les formulations aqueuses sont des solutions ou des suspensions d'un ou de plusieurs principes actifs dans de l'eau additionnée ou non d'un co-solvant dont on augmente la viscosité, l'adhérence et la plasticité par addition d'excipients spécifiques.

Les excipients exercent différentes fonctions. Ils peuvent être des co-solvants, des viscosifiants, des humectants, des adsorbants, des agents anti-microbiens, des édulcorants, des arômatisants, ...

 

Les formulations huileuses sont des solutions ou des suspensions d'un ou de plusieurs principes actifs dans une huile souvent végétale dont on augmente la viscosité, l'adhérence et la plasticité par addition d'excipients spécifiques (monostéarate d'aluminium, silice colloïdale, huile de ricin, cires, …). N.B. : les propriétés lubrifiantes des huiles rendent ces préparations moins adhésives.

 

Les formulations à base de solvants hydrophiles : la glycérine, le propylène-glycol et les polyéthylènes-glycol peuvent constituer à eux seuls la base d'une pâte orale.

Dans ce cas, les dérivés polyacryliques sont utilisés comme viscosifiants.

 

  1. Les formes solides

 

Les formes solides regroupent les poudres, les granulés, les gélules et les cachets, les comprimés conventionnels, les comprimés enrobés, et les comprimés ou bolus à libération modifiée.

 

Les poudres sont des préparations constituées de particules solides, sèches, libres et plus ou moins fines.

Elles contiennent un ou plusieurs principes actifs additionnés ou non d'excipients et, si nécessaire, de colorants et d'arômatisants.

L'administration est réalisée soit en mélange avec la nourriture (prophylaxie), soit après dissolution ou mise en suspension (précision du dosage si le volume administré est précis, problèmes dûs à la stabilité du principe actif).

Une poudre peut être conditionnée en paquet (c'est-à-dire une feuille de papier pliée par le pharmacien d'officine), en sachet (feuille pliée et scellée), ou en vrac.

Parmi les adjuvants utilisés, on rencontre des diluants solubles, des régulateurs d'écoulement, des agents mouillants, des substances-tampons, des édulcorants, des arômatisants, des colorants, ...

 

Les granulés sont des préparations constituées par des grains solides et secs, formant chacun un agrégat de particules de poudre d'une solidité suffisante pour permettre diverses manipulations. Ils contiennent un ou plusieurs principes actifs, additionnés ou non d'excipients.

Les granulés sont administrables tels quels, ou dissous, ou encore mélangés à l'alimentation.

 

Les cachets sont des formes anciennes constituées d'une enveloppe de forme cylindrique aplatie, de capacité variable, contenant une unité de prise d'un ou plusieurs principes actifs. Ils sont constitués de pain azyme.

 

Les capsules ou gélules sont des préparations solides, constituées d'une enveloppe dure ou molle, de forme et de capacité variables. L'enveloppe est à base de gélatine. Le contenu des capsules peut être solide, liquide, ou pâteux.

On distingue les capsules dures ou gélules, qui sont formées de deux parties qui s'emboîtent (il est possible d'ouvrir la gélule pour en récupérer le contenu) et les capsules molles, réalisées en industrie, et qui sont scellées (donc impossibles à ouvrir).

 

Les comprimés conventionnels sont des préparations solides contenant une unité de prise d'un ou plusieurs principes actifs Ils sont obtenus par compression d'un volume constant de particules.

Parmi les excipients utilisés, on trouve des diluants, des désagrégeants, des liants, des régulateurs d'écoulement, des lubrifiants, des colorants, des opacifiants, des arômatisants, ...

Les comprimés conventionnels sont largement utilisés chez le chat et le chien. Quand ils sont destinés au bétail, il deviennent plus gros et on les appelle alors bolus.

Les comprimés et les bolus à libération conventionnelle présentent des formulations similaires.

C'est la forme la plus compacte, et présentant également le moins de problèmes de stabilité. Ces avantages sont certains, mais les inconvénients pratiques les modulent :

  • biodisponibilité variable selon la formulation

  • biodisponibilité inférieure à celle d'une solution

  • adaptation physiologique moins souple

  • problème de l'administration aux animaux (régurgitations)

  • forme galénique ne convenant pas pour une médication de masse

 

Les comprimés enrobés ont leur surface recouverte d'une ou plusieurs couches de mélanges d'excipients filmogènes qui sont généralement appliquées sous forme de solution ou de suspension dans des conditions qui favorisent l'évaporation du véhicule. Quand l'enrobage est très mince, le comprimé est dit pelliculé.

Le revêtement des comprimés enrobés est lisse, fréquemment coloré, et il peut être poli.

Pourquoi appliquer un enrobage :

  • protection des principes actifs contre l'air, l'humidité, la lumière, le suc gastrique

  • masquage du goût ou d'une odeur désagréable

  • amélioration de l'identification du médicament

  • facilité d'ingestion de la forme

  • protection de la muqueuse gastrique contre des principes actifs irritants

  • diminution de la production de poussières avec des substances hautement actives

  • amélioration des propriétés mécaniques de la forme pharmaceutique lors du procédé de fabrication, du conditionnement, et du transport

  • réalisation de formes à libération modifiée

On distingue deux catégories d'enrobage, qui sont d'une part l'enrobage au sucre, et d'autre part le pelliculage, ou film-coating, réalisé avec des agents filmogènes hydrosolubles ou insolubles dans l'eau (solubles dans le suc gastrique, insolubles dans le suc gastrique mais soluble en milieu intestinal, ou encore insolubles mais perméables, …).

Les composants de l'enrobage peuvent être des polymères naturels ou synthétiques, des gommes, des diluants inertes insolubles, des sucres, des plastifiants, des polyols, des cires, des colorants, des arômes, …

Les enrobages dits fonctionnels regroupent les enrobages gastro-résistants à action différée, ainsi que les enrobages insolubles mais perméables, qui permettent une action prolongée.

Deux techniques d'enrobage co-existent : l'enrobage par immersion et l'enrobage par pulvérisation (les gouttelettes coagulent, le solvant s'évapore, il se forme donc un film).

 

Les comprimés ou bolus à libération modifiée sont enrobés ou non. Ils sont préparés avec des substances auxiliaires spéciales et/ou par des procédés particuliers, afin de modifier volontairement la vitesse ou le lieu de libération de la ou des substance(s) active(s).

 

Le traitement dans ses principes généraux, consiste en la prise d'un médicament. Parfois les prises sont espacées, sans effet d'accumulation : c'est le cas par exemple d'un traitement ponctuel, contre les parasites internes notamment. Dans de nombreux cas cependant, le traitement exige la prise répétée d'un médicament à un intervalle de temps défini de manière à atteindre (ou maintenir) le niveau des concentrations thérapeutiques par accumulation progressive dans l'organisme.

On parle de formes à libération différée en considérant des formes retard qui post-posent la libération du principe actif.

 

  1. voie parentérale

     

  1. Définitions

 

On appelle voie parentérale toute autre voie d'administration que la voie digestive. Nous détaillerons ici les voies injectables, d'abord les plus courantes, et ensuite les voies d'utilisation moins fréquentes. Les voies topiques seront distinctement évoquées au point C.

 

La voie parentérale présente des avantages spécifiques :

  • les substances actives ne sont pas altérées par contact avec les liquides gastro-intestinaux ;

  • l'absorption du principe actif est très rapide ;

  • il est possible d'administrer le médicament directement au lieu d'action désiré ;

  • souplesse remarquable des posologies.

Mais également des inconvénients qui lui sont propres :

  • douleur plus ou moins marquée au site d'injection ;

  • difficulté de répéter les injections sur certains sites ;

  • sélection de principes actifs non-irritants ;

  • durée d'action courte (quoique) ;

  • obligation de stérilité et d'isotonie ;

  • administration irréversible.

 

Les formes galéniques concernées par l'usage parentéral injectable sont donc des solutions, des émulsions, des suspensions fluides, ou des implants.

 

D'après la Pharmacopée Européenne :

Les préparations parentérales sont des préparations stériles destinées à être injectées, perfusées, ou implantées dans le corps humain ou animal.

Les préparations injectables sont des solutions, des émulsions ou des suspensions stériles. Elles sont préparées par mise en solution, émulsion ou dispersion, des principes actifs et éventuellement des excipients dans l'eau pour injectable, dans un liquide stérile non-aqueux approprié, ou dans un mélange de deux liquides.

Les préparations pour perfusion intra-veineuse sont des solutions aqueuses ou des émulsions en phase externe aqueuse, stériles, exemptes de pyrogènes, et normalement isotoniques au sang. Elles sont principalement destinées à être administrées en grand volume.

Les préparations à diluer pour injection ou pour perfusion intra-veineuse sont des solutions stériles destinées à être injectées ou administrées par perfusion, après dilution. Avant l'administration, elles sont diluées au volume prescrit avec un liquide spécifié.

Les poudres pour injection ou pour perfusion intra-veineuse sont des substances solides et stériles, réparties dans leurs récipients définitifs. Après agitation avec avec le volume prescrit d'un liquide stérile spécifié, elles donnent rapidement soit une solution limpide et pratiquement exempte de particules, soit une suspension uniforme.

Les implants sont des préparations solides stériles, de taille et de forme appropriées à l'implantation parentérale de principe actif sur une longue durée. Ils sont conditionnés en récipients stériles individuels.

 

En résumé, les exigences systématiquement requises pour les préparations parentérales sont les suivantes :

  • stérilité

  • apyrogénicité

  • isotonicité

  • pH (en principe proche de la neutralité)

  • limpidité

  • conservateurs

 

La formulation des préparations injectables est semblable :

  • des solvants

  • des adjuvants, ayant pour rôles d'assurer isotonie, neutralisation, solubilisation, stabilisation, …

  • des contenants, qui sont des enceintes hermétiques et inertes dans lesquelles les solutés doivent se retrouver stériles, sans altérations ni modifications.

 

  1. Les principales voies injectables

 

Pour la voie sous-cutanée, l'administration du principe actif est réalisée par injection directement sous la peau, dans le tissu conjonctif.

Les implants constituent une variante : ces dispositifs sous-cutanés, bio-dégradables ou non, sont insérés sous la peau (derrière l'oreille, au niveau du garrot ou du ventre), et permettent la libération de faibles quantités de principe actif, régulièrement, pendant des périodes prolongées.

 

La voie intra-musculaire consiste à déposer par injection un principe actif dans le tissu musculaire profond.

L'absorption est influencée par les propriétés physico-chimiques du principe actif, mais varie également s'il y a ou non massage de la zone d'injection, du flux sanguin local, et de la présence de tissu adipeux.

 

La voie intra-veineuse est plus délicate : le produit doit être déposé dans une veine.

Par cette voie, la biodisponibilité est maximale, et les concentrations plasmatiques sont prédictibles. La réponse en outre est rapide. Cependant, si l'administration de volumes importants est possible (pas trop rapidement), il s'agit de la voie d'administration la plus dangereuse, avec risque de septicémie et de thrombo-phlébite.

 

  1. D'autres voies moins utilisées

 

La voie intra-dermique consiste à réaliser l'administration du principe actif immédiatement sous la surface de la peau, à la limite de l'épiderme et du derme.

La voie intra-artérielle, très rarement utilisée vue les précautions requises, consiste à injecter un principe actif dans une artère.

La voie intra-cardiaque se définit par l'administration d'une substance dans le muscle cardiaque (myocarde), ou ses cavités.

La voie intra-articulaire concerne l'administration d'une substance active au sein d'une articulation, dans la capsule articulaire.

La voie intra-rachidienne consiste à déposer un principe actif dans l'espace situé entre la moëlle épinière et la colonne vertébrale, avec mélange au liquide céphalo-rachidien.

La voie épidurale concerne la dure-mère.

 

  1. autres voies d'administration

 

  1. Voie cutanée

 

Il convient de distinguer les topiques dermatologiques, exerçant une activité locale, des topiques percutanés à action régionale ou systémique.

Le principe actif est responsable de l'effet pharmacologique. L'excipient permet l'apport du principe actif au niveau du tissu, de la cellule-cible, mais il peut en outre posséder une activité propre sur l'affection cutanée.

La peau intervient sur différents critères de sélection de l'excipient et du principe actif, de manière à adapter la forme galénique à la symptomatologie clinique.

 

Les topiques sont classés en formes :

  • liquides

  • solides pulvérulentes

  • semi-solides (pommades), de pouvoir adhésif supérieur aux deux formes ci-dessus.

Les véhicules peuvent être l'eau, des substances de nature lipidique, et/ou des poudres. La combinaison de ces trois matières entre elles, et avec des agents tensio-actifs ou viscosifiants, permet de former 9 groupes d'excipients mixtes.

In fine, l'excipient est choisi en fonction de la symptomatologie.

À garder à l'esprit qu'une forme liquide permet de traiter une grande surface cutanée, et permet d'atteindre des zones pileuses (fort utile pour la plupart des patients de médecine vétérinaire). En outre, une forme liquide peut créer un effet rafraîchissant et desséchant.

Pour les topiques percutanés, l'absorption comprend deux phases :

  • une phase de pénétration dans les structures cutanées jusqu'au milieu extra-cellulaire

  • une phase de résorption sanguine, correspondant au passage du milieu extra-cellulaire cutané dans le sang

La pénétration d'un principe actif via la barrière cutanée peut se réaliser à trois niveaux :

  • soit au niveau de la couche cornée, par diffusion

  • soit par l'intermédiaire des conduits des glandes sudoripares (très peu important)

  • soit au niveau des follicules pileux (effet important chez l'animal)

Cette forme particulière de voie parentérale qu'utilise un topique percutané, présente des atouts séduisants :

  • contournement de l'effet de premier passage hépatique

  • prolongation importante de la durée d'action du principe actif par suite de son absorption lente au niveau de la peau

  • administration aisée

  • voie non-invasive laissant envisager en cas de besoin une possibilité de retrait

Mais des inconvénients spécifiques :

  • le principe actif doit présenter des caractéristiques physico-chimiques favorables à la résorption cutanée, et posséder à la fois une liposolubilité et une hydrosolubilité suffisantes

  • le pouvoir de résorption de la peau est très limité

  • le principe actif doit être actif à très faible dose

  • possibilité d'induire des réponses de type allergique

 

Complétons l'exposé par des définitions sur des formes galéniques particulières :

Pour-on = application d'un liquide sur le corps au moyen d'un applicateur spécial.

Spot-on = application d'un spot concentré en principe actif, avec un applicateur qui contrôle la quantité de solution délivrée (exemple caractéristique des pipettes anti-parasitaires dont le volume est défini en fonction de la gamme de poids ciblée).

Patch = timbre adhésif libérant un principe actif à une vitesse plus faible que la vitesse d'absorption de la couche cornée.

Boucle d'oreille = plaquette polymérique imbibée d'insecticide. Le principe actif migre à la surface du système et se répartit sur l'animal grâce aux mouvements de celui-ci.

Collier = matrice polymérique imprégnée d'un insecticide (ou de phéromone, exemple du collier Adaptil), qui est libéré lentement. Le principe actif peut être une poudre (Scalibor), un liquide non-volatil, ou un liquide volatil libéré sous forme de vapeur.

 

  1. Voies trans-muqueuses

 

La voie oculaire fait appel à trois formes galéniques :

  • des collyres (solutions ou suspensions),

  • des onguents ophtalmiques ou pommades,

  • des implants, plus anecdotiques.

 

La voie otique ou auriculaire utilise essentiellement deux formes galéniques : des gouttes et des pommades.

 

Par voie intra-nasale, il est possible d'administrer un grand nombre de principes actifs.

En cas d'aérosolisation, il faut prendre garde à la grande sensibilité des voies respiratoires et jouer sur la taille des particules pour les protéger ou les atteindre selon la pathologie et le but recherché.

La voie intra-nasale est couramment utilisée lors de vaccination (notamment chez le chien contre une bactérie responsable de la toux du chenil).

 

La voie vaginale est utilisée chez les animaux de rente (ruminants) pour la maîtrise des cycles reproducteurs. Il s'agit essentiellement de dispositifs imprégnés d'hormones et les libérant de façon mesurée, sous forme d'éponges ou de spirale en acier.

À noter l'existence d'oblets gynécologiques (comprimés de forme ovoïde à placer dans le vagin).

 

  1. Voie intra-mammaire

 

L'usage de la voie intra-mammaire est quasi-exclusivement réservé à notre espèce laitière prédominante : la vache. Les autres espèces ont une production plus restreinte, des pathologies plus anecdotiques (ou traitées par d'autre voies), ou une anatomie incompatible.

 

 

Autre source :

Pharmacie galénique, définition sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pharmacie_galénique