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Envenimation par les chenilles processionnaires

Commençons par les présentations : qui sont ces chenilles dites processionnaires ? Eh bien, des chenilles, c'est-à-dire la forme larvaire d'un papillon, que l'on qualifie de processionnaires en raison de leurs déplacements en file indienne, à la queue leu leu, et notamment du pin car ces résineux constituent leur mets de prédilection.

Leur nom latin est Thaumetopoea pityocampa.

Aucune agressivité de leur part, mais la nature les a dotées de moyens de défense redoutables, à savoir des barbules urticants situés sur le dos, qui peuvent causer bien des soucis lors de contact avec la peau. La curiosité de nos compagnons quadrupèdes peut même aggraver le tableau, notamment quand un chien prend une chenille en bouche ... Une réaction de type allergique peut entraîner la mort. Souvent, les chiens gardent des séquelles au niveau de la langue (des lésions de nécrose peuvent entraîner la chute d'une portion plus ou moins importante). La prise en charge doit être rapide pour endiguer au mieux le phénomène.

Encore une fois, il vaut mieux prévenir que guérir, et cela passe par le contrôle en amont des risques d'exposition : ne jamais toucher de chenilles, idéalement brûler les nids, et si possible attirer les prédateurs naturels des chenilles, que sont les mésanges.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Qu'est-ce qu'une chenille processionnaire ?

 

Bah oui, c'est quoi une chenille processionnaire, d'abord ? Ça se mange ?

En fait, il vaut mieux éviter, même si les insectes apportent des protéines animales de bonne qualité à la ration alimentaire, celles-ci sont dangereuses au toucher.

Celles que l'on appelle « chenilles processionnaires du pin » sont un stade larvaire du cycle de vie d'un papillon nocturne, dont le doux nom latin est Thaumetopoea pityocampa. Cette espèce fait donc partie de l'ordre des Lépidoptères.

Ce papillon nocturne arrive à l'âge adulte en émergeant de sa chrysalide un soir durant l'été. Le temps de déployer et sécher ses ailes, chacun se met à la recherche de l'âme-sœur. Même si leur espérance de vie est très courte, puisque la majeure partie ne vit pas plus d'une nuit, la distance parcourue par le mâle en quête d'une dulcinée peut atteindre 50 km (tandis que madame ne vole que 3 ou 4 kilomètres au maximum). Prouesse remarquable pour un insecte de quelques centimètres seulement.

Après l'accouplement, la femelle recherche un site de ponte, à savoir un pin, pour y installer sa descendance. Les œufs (jusqu'à 300 par ponte) sont collés sur les aiguilles dont les larves se nourriront après éclosion, 4 à 6 semaines après la ponte.

Ces larves émergeant des œufs ne sont pas encore des chenilles processionnaires : elles doivent muer trois fois pour atteindre le quatrième stade larvaire, qui constitue la forme des chenilles processionnaires. Les trois mues doivent se dérouler avant l'hiver, car même si des nids sont construits pour les abriter, les rigueurs climatiques hivernales peuvent leur être fatales. Au quatrième stade larvaire, la colonie de chenilles, qui peut compter une centaine d'individus, tisse un nid d'hiver plus dense et fourni. Les chenilles sortent la nuit en quête de nourriture.

Au printemps, les individus de la colonie quittent le nid, menés par une femelle, en procession. Les processions peuvent se déplacer jusqu'à 40 mètres du nid. Les chenilles vont ensuite s'enfouir à quelques centimètres sous terre, généralement dans un endroit bien ensoleillé, et tisser le cocon qui les transforme en chrysalide, d'où émergera un adulte quelques semaines plus tard. Si lors de la transformation, les conditions environnementales ne sont pas optimales, la chrysalide peut rentrer en état de dormance (diapause) qui peut se prolonger plusieurs années (jusqu'à 4 ans).

La chrysalide libère ensuite un papillon adulte, et le cycle reprend.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En quoi sont-elles dangereuses ?

 

Quel est le problème ? Eh bien d'office la présence de soies urticantes confère à la chenille processionnaire une protection efficace : même si elle n'est pas d'un tempérament belliqueux, le moindre stress lui fait dresser ses barbules, en forme de harpon, qui se plantent facilement dans la peau. Le moindre frottement les casse et libère une toxine urticante. Autant un homme adulte pourra avoir la sagesse d'éviter ces insectes peu séduisants, autant les enfants et les animaux de compagnie, curieux par nature, courent de grands dangers à leur contact, et même simplement à proximité. Les soies peuvent en effet se détacher de la chenille et se retrouver dans l'herbe, en surface du sol, et même être transportées par une bourrasque de vent. Plantées dans la peau, la réaction est généralement limitée à des démangeaisons, avec apparition d'un bouton qui disparaît en quelques jours. Les barbules peuvent cependant se planter dans l'œil ou les voies respiratoires ou digestives, et une partie de la population risque une réaction de type anaphylactique avec œdème de Quincke.

Chez nos carnivores domestiques, la curiosité peut les pousser à jouer de la patte, de la truffe et du museau, et même de la gueule pour découvrir cet objet inhabituel. En cas d'atteinte buccale, les nécroses de langue ne sont pas rares. On craint d'autant plus la réaction inflammatoire puisque la gueule est au carrefour des voies respiratoires et digestives.

Que faire en cas de contact ? D'office un rinçage abondant de la gueule, à l'eau courante, directement avec le tuyau d'arrosage pour emporter les barbules délogées. La prise en charge médicamenteuse courante implique au-moins anti-histamiques et/ou corticoïdes, avec éventuellement une antibiothérapie selon le risque septique encouru. Selon le tableau clinique présenté, une prise en charge de l'état de choc pourra être nécessaire, le point crucial restant la gestion de la douleur et les possibles séquelles d'une nécrose de la langue.

Les animaux de rente sont également concernés, mais de façon différente : chez eux l'envenimation peut se produire par consommation de soies urticantes abandonnées par une procession sur l'herbe consommée. Chevaux, moutons et vaches en font régulièrement les frais. Notamment chez les ruminants, les premiers symptômes de l'envenimation par les chenilles processionnaires ressemblent fort à ceux de la fièvre aphteuse.

À noter aussi une incidence dans le domaine de la sylviculture, puisque les arbres porteurs de nids de chenilles processionnaires sont consommés par ces insectes, ce qui résulte en une baisse de productivité et de moindres capacités de défense des arbres vis-à-vis d'autres agresseurs ou maladies.

Malheureusement, la chenille processionnaire est une espèce invasive qui voit s'étendre son aire de répartition. D'année en année, elle gagne du terrain, tant vers le Nord qu'en altitude.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment résoudre le problème ?

 

Où et quand a lieu la confrontation ? Il faut d'ores et déjà constater que seule une partie du cycle de vie de l'insecte pose problème dans le cadre de vie de nos compagnons, à savoir le quatrième stade larvaire, présent seulement une partie de l'année, variable selon les conditions climatiques. Seule cette chenille est dotée de barbules urticants qui peuvent causer de sévères lésions et de graves réactions. Elle seule également au cours de ses déplacements en file indienne peut rencontrer un stress nécessaire au déploiement de ces soies.

Mais l'intervention en prévention est envisageable sur une plus grande partie du cycle.

Chaque situation est différente et requiert des méthodes spécifiques, dans le but de réduire au maximum l'exposition aux chenilles, puisque le problème ne saurait être résolu définitivement. Le traitement doit être renouvelé chaque année tant que des papillons de cette espèce existent dans la région.

Parmi les méthodes curatives, l'échenillage peut prendre différentes formes, de la collecte manuelle (avec équipement de protection) des nids et chenilles suivie de leur incinération, en passant par l'épandage d'un bacille ciblant les larves de papillons (à une période précise pour n'atteindre que l'espèce visée), et enfin la pose d'éco-pièges (une colerette est placée autour d'un arbre hébergeant des cocons, guidant les chenilles via une gouttière tubulaire dans un sachet collecteur).

En méthode préventive, on peut faciliter l'installation de prédateurs naturels que sont notamment les mésanges. Si ces dernières ne consomment pas le dernier stade larvaire, celui qui pose problème, elles ne dédaigneront pas les précédents stades pour nourrir leur progéniture. Quelques nichoirs judicieusement placés (avec des orifices de 28 ou 32 mm) permettent d'accueillir préférentiellement ces petits passereaux. Entre autres fournisseurs, la boutique de la LPO vous proposent de nombreux modèles si vous souhaitez peupler votre jardin d'oiseaux colorés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Conduites à tenir

 

J'ai dans mon jardin un arbre porteur de nids. Que dois-je faire ?

Même si la période des processions est passée et que les nids sont vides, ils n'en consituent pas moins une réserve de barbules urticants, qu'ils vont diffuser progressivement dans l'environnement au fur et à mesure de leur dégradation. Dans l'absolu, le remède idéal sera donc de retirer les nids en coupant les rameaux qui les supportent et en incinérant le tout. Évidemment il convient de se protéger en portant lunettes et masque adéquat, des gants, et des vêtements qui ne laissent pas de peau exposée où pourraient se planter les poils urticants. Dans les faits, et pour des raisons évidentes de pratique, cela ne pourra concerner que les nids situés dans la partie basse du branchage, qui limitent les dangers de chute et d'exposition trop importante.

 

J'ai une procession dans mon jardin. Comment dois-je agir ?

Les chenilles prcessionnaires ne sont pas aggressives, aussi ne font-elles que ce que la nature a prévu qu'elles fassent : elles cherchent un endroit où s'enfouir. Évitez le contact direct qui leur génèrerait un stress les amenant à hérisser et libérer leurs barbules de protection. Comme leurs nids, l'idéal pour s'en débarrasser sans échapper de poils urticants est l'incinération : ne pas les toucher directement, mais à distance les ramasser avec une pelle et un rateau ou un balai de jardinage, les collecter dans un seau métallique puis les brûler avant qu'elles ne s'échappent. Sur le passage de la procession, là où des barbules ont pu s'échapper, rien n'empêche de rincer abondamment, afin de disperser l'objet du délit. Évitez de laisser les enfants et les animaux jouer à cet emplacement pendant quelques semaines.

 

En cas de contact avec des poils urticants ou même des chenilles, que faut-il faire ?

Les vêtements en contact avec ds barbules doivent être lavés à une température la plus élevée possible, et séchés au sèche-linge.

La peau doit être rincée abondamment et lavée au savon. Surveillez toute éruption cutanée et/ou réaction générale. Pour les personnes ayant un fond allergique, la prise d'anti-histaminiques est indiquée. En cas de doute, consultez un médecin, voire les urgences si la réaction est générale et/ou rapide et étendue.

Pour les chiens, la zone concernée principalement est le museau, voire la gueule. Là aussi, rincez abondamment au tuyau d'arrosage, la gueule surtout, le museau, pour déloger les barbules résiduelles. Surveillez la taille et l'aspect de la langue, l'évolution générale. En cas d'apparition d'un état de choc, la prise en charge devra être la plus rapide possible. Même en combinant antalgiques, anti-histamiques, anti-inflammatoires, antibiotiques, la séquelle la plus fréquente est la perte d'une portion de langue par nécrose. Contactez votre vétérinaire traitant.

 

Liens et sources :

http://www.inra.fr/Grand-public/Sante-des-plantes/Tous-les-dossiers/Processionnaire-du-pin-une-chenille-sous-haute-surveillance

http://www.inra.fr/Grand-public/Ressources-et-milieux-naturels/Toutes-les-actualites/document-cles-pour-lutter-contre-processionnaire-du-pin

https://inra-dam-front-resources-cdn.brainsonic.com/ressources/afile/322460-abc99-resource-les-cles-pour-lutter-contre-la-processionnaire-du-pin.html

http://www.lamesangeverte.com/la-chenille-processionnaire-du-pin.html

http://conseils-veto.com/chenilles-processionnaires-chien-traitement/

http://chenilles-processionnaires.fr/chenille-processionnaire-du-pin.htm

http://www.futura-sciences.com/magazines/nature/infos/dossiers/d/zoologie-chenille-processionnaire-pin-700/page/2/

http://www.urgences-veterinaires-lyon.fr/urgence/actualites_urgences.php?id=ALERTES_AUX_CHENILLES_PROCESSIONNAIRES_SUR_LE_RH%C3%94NE

http://www.lpo-boutique.com/catalogue/jardin-d-oiseaux/nichoirs/