La rage est une maladie connue depuis l’Antiquité. Elle a sévi en France jusqu‘au début des années 2000. En 2001, grâce à de larges campagnes de vaccination des renards, la France a été déclarée indemne de rage. Mais depuis 2008, elle a perdu ce statut pour deux ans suite à la contamination d’une chienne en France à partir d’un autre chien enragé, revenant du Maroc.
Cette maladie mortelle, transmissible à l’Homme, existe encore à nos frontières (Maghreb, Europe de l’Est) et provoque la mort de plus de 55 000 personnes par an, surtout des enfants. La Russie, la Chine et l’Inde sont particulièrement touchées.
Quels sont les animaux exposés ?
La rage touche de nombreux mammifères, dont le chat.
Les chats non vaccinés peuvent, quels que soient leur race ou leur âge, être contaminés par un animal enragé et attraper la maladie. Toutefois, seules des circonstances particulières peuvent conduire à une contamination :
-contact avec un animal rapporté de l’étranger (zones contaminées),
-voyage dans un pays touché
-très exceptionnellement, contact avec une chauve-souris porteuse.
Il est possible de soigner la rage après une morsure contaminante, mais dès que les symptômes apparaissent, la mort survient de façon inévitable.
Comment se transmet la rage ?
La rage est transmise par la morsure d’un animal infecté. La salive contient en effet une grande quantité de virus, qui sont injectés lorsque l’animal enragé mord sa victime. La contamination peut se faire également par griffure, ou léchage de la peau par un animal enragé.
Signes cliniques
La période d’incubation de la rage, c’est-à-dire comprise entre la morsure et l’apparition des symptômes, est courte chez le chat : 15 à 30 jours.
La forme de rage dite « furieuse », qui se manifeste notamment par de l’agressivité, un changement de comportement, une modification de la voix et une paralysie progressive, est assez rare chez le chat.
La forme la plus fréquente est la rage « muette ». Elle est moins caractéristique et donc plus difficile à diagnostiquer. Elle est dite « paralytique » car elle se traduit par une paralysie. La paralysie des muscles de la mâchoire, qui survient en premier, provoque une intense salivation. Puis la paralysie se généralise et l’animal meurt en 2 à 3 jours.
Diagnostic de la rage
Les symptômes de la rage peuvent être très discrets, ce qui rend le diagnostic difficile. Un chat suspect de rage sera impérativement mis en observation par le vétérinaire et des précautions rigoureuses sont indispensables au moindre doute : contact avec un animal au comportement anormal, agressif, et/ou importé d’un pays à risque (Maghreb, Europe de l’Est en particulier), morsure par un animal dont la provenance et le statut vaccinal sont inconnus. De même, tout chat ayant mordu ou griffé est potentiellement suspect de rage et peut être placé en observation.
Le diagnostic de certitude de la rage s’appuie sur des examens de laboratoire pratiqués à l’Institut Pasteur, après la mort de l’animal.
Traitement, Prévention et contrôle
Après l’apparition des symptômes, aucun traitement n’est efficace et le chat doit être euthanasié. De même, s’il a été en contact avec un animal enragé et qu’il n’est pas vacciné.
La vaccination constitue évidemment un moyen efficace de protéger les félins. La première injection s’effectue impérativement après l’âge de 3 mois, sur un chat identifié, et des rappels réguliers sont nécessaires. Un passeport est alors délivré.
Cette mesure est obligatoire lors de voyage à l’étranger. Pour certains pays, comme le Royaume-Uni, la Suède, l’Irlande ou Malte, une prise de sang et un dosage sérologique sont demandés. Cet examen est pratiqué par le vétérinaire, au moins un mois après l’injection vaccinale, et plus de 3 à 6 mois avant le voyage.
De même, l’importation de chatons en provenance de l’étranger est soumise à des règles précises et il importe de se renseigner auprès des ambassades ou des consulats des pays concernés.
Les personnes qui contreviennent à ces règles, en rapportant des animaux cachés dans leurs bagages s’exposent à des risques gravissimes et à des sanctions sévères.
En France, il est vital de continuer à maintenir une pression vaccinale importante et de protéger les animaux de compagnie comme les chats. En effet, seule une telle vigilance permet de résister à la pression infectieuse des pays voisins et d’éviter que les cas de rage estivaux n’aient des conséquences encore plus dramatiques.