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Les sarcoïdes

Les sarcoïdes (ou plus précisément « sarcoïdes de Jackson ») sont des tumeurs cutanées fréquemment diagnostiquées chez le cheval. Elles sont bénignes, non douloureuses et ne métastasent jamais. Mais leur localisation fréquente au niveau de la tête et leur tendance à l’envahissement et à la récidive sont plutôt gênantes.

Si vous suspectez la présence de ces tumeurs sur votre cheval, mieux vaut consulter rapidement pour faire confirmer cette hypothèse : un traitement précoce augmente les chances de guérison définitive.

Qu’est-ce qu’une sarcoïde ?

Une sarcoïde est une tumeur de la peau qui se développe à partir des fibroblastes du derme : ce sont des cellules présentes dans le tissu conjonctif dont elles assurent la cohérence et la souplesse.

Ces tumeurs touchent essentiellement les jeunes chevaux, entre 3 et 6 ans, sans distinction de sexe ou de couleur de robe. Certaines races de chevaux semblent prédisposées : les pur-sang arabes, les Appaloosas et les Quarter horses.

La moitié des cas de sarcoïdes est localisée à la tête : autour des yeux, sur les oreilles ou la commissure des lèvres. Un quart des sarcoïdes touche le haut des membres. Le quart restant est représenté par l’apparition de sarcoïdes sur l’encolure, la partie inférieure de l’abdomen et les côtes.

Les sarcoïdes ne sont pas douloureuses et n’occasionnent pas de démangeaisons.

> La localisation des sarcoïdes est fréquente sur les zones de harnachement (filet, sangle…).

Deux principaux types de sarcoïdes sont décrits :

  • Le type « verruqueux », sous forme de nodules ou de plaques de consistance ferme, de forme irrégulière et d’aspect corné, d’une taille inférieure à 5 cm.
  • Le type « fibroblastique », sous forme de nodule mobilisable sous la peau, dont la taille peut être importante (la taille d’un ballon de foot dans les cas extrêmes, plus souvent celle d’un pamplemousse). Les sarcoïdes de type fibroblastique ont tendance à grossir très rapidement, à s’ulcérer et à saigner facilement en cas de traumatisme important ou de microtraumatismes répétés, d’où un risque d’infection.

> En général, les chevaux présentent des formes « mixtes » : les deux types de tumeur, à des stades différents d’évolution, coexistent sur un même animal.

Il existe également une forme « occulte » ou « plate » se traduisant uniquement par un épaississement de la peau, sans poil, de forme circulaire, aux mêmes localisations que les autres formes. Cette forme occulte évolue généralement lentement vers une forme verruqueuse ou fibroblastique.

Bien que cette hypothèse ne soit pas encore confirmée, il est probable que les sarcoïdes soient d’origine virale : des papillomavirus seraient impliqués dans la formation de ces tumeurs. Cependant, la seule étiologie virale n’est pas déterminante : il existe des facteurs de prédisposition (race, origine familiale, âge).

Comment confirmer la présence de sarcoïdes ?

Les sarcoïdes sont faciles à reconnaître : leur morphologie et leur localisation sont assez caractéristiques.

La confirmation est apportée par une analyse histologique réalisée sur un prélèvement biopsique. Selon les cas, la biopsie concerne la tumeur entière ou une partie de celle-ci.

> N’hésitez pas, dès l’apparition de supposées sarcoïdes, à demander un examen à votre vétérinaire, et éventuellement une biopsie et une analyse des tissus.

Existe-t-il un traitement efficace ?

Selon le nombre et le type de tumeur, leur localisation, le préjudice esthétique ou fonctionnel et les moyens financiers dont on dispose, plusieurs types de traitement peuvent être envisagés. Il est à noter que certaines sarcoïdes régressent spontanément, sans aucun traitement.

  • Une exérèse chirurgicale (chirurgie classique, cryochirurgie ou brûlure par le froid, chirurgie laser) est envisagée si la taille de la tumeur est importante. Les sarcoïdes situées au niveau des paupières, du fourreau ou du pénis chez les mâles sont en revanche inopérables.
  • Une immunothérapie locale donne de bons résultats pour les sarcoïdes situés autour des yeux. Elle consiste en l’injection dans la tumeur d’une préparation comportant des extraits du Bacille de Calmette-Guérin (BCG). Les risques de choc anaphylactique ou de réactions locales importantes ne sont pas négligeables.
  • La radiothérapie donne de bons résultats, surtout sur les tumeurs de petite taille, mais elle est difficile à mettre en place pour des raisons de respect de la législation sur les substances radioactives. Elle nécessite souvent des déplacements vers des centres spécialisés.
  • La chimiothérapie anti-tumorale locale a des résultats et des effets secondaires variables en fonction du type de tumeur et de la localisation corporelle de celle-ci.
  • L’application locale de pommades aux propriétés antitumorales et antivirales (type imiquimod) est possible. Le traitement est long et son efficacité très variable.
  • Certains chevaux réagissent bien aux traitements homéopathiques ou phytothérapiques.

Les récidives sont-elles fréquentes ?

Malheureusement oui, le taux de récidive est élevé dans l’année qui suit le traitement, les tumeurs réapparaissant fréquemment au même endroit.

Cependant, plus le traitement est précoce et plus grandes sont les chances de guérison définitive. N’hésitez donc pas à montrer toute lésion débutante au niveau de la peau à votre vétérinaire, plutôt que d’espérer que « cela va passer tout seul ».

Dans les campagnes, les magnétiseurs, les guérisseurs et autres rebouteux sont souvent consultés pour les tumeurs cutanées. Des remèdes locaux avec des rites d’application existent encore, même si leur efficacité reste à démontrer.

La technique « de l’élastique », qui consiste à enrouler un élastique à la base de la tumeur et à attendre qu’elle tombe toute seule, est efficace si la tumeur est bien pédiculée, mais elle doit s’accompagner de mesures de désinfection rigoureuses, sous peine que le remède soit pire que le mal. Cette technique n’empêche absolument pas les récidives.

90% des tumeurs de la peau chez le cheval sont des sarcoïdes.