Les épillets : un danger de saison
Qu’est-ce ?
L'épillet est l'élément floral élémentaire des graminées, regroupés eux même en épis ou en panicules. Il est composé d’un axe (rachis) souvent terminé en pointe acérée, de glumes qui protègent une ou plusieurs fleurs, elles mêmes entourées individuellement de glumelles. Certaines graminées présentent des arêtes plus ou moins développées.
La pointe de l’axe permet l’accroche et la traversée de la peau, même saine. Les glumelles et quand il y en a les arêtes expliquent que ce corps étranger ne progresse que vers l’avant.
Quand et où ?
Ils apparaissent en fin de printemps début d’été (en fonction des conditions climatiques) et présentent un risque du début du printemps (par temps chaud et sec) et jusqu’en fin d’été.
Et il n’est pas besoin d’aller en forêt ou dans des champs « sauvages » pour y être confronté : un petit espace vert, un jardin, si bien entretenus soient ils, peuvent les abriter. On peut donc en rencontrer aussi bien à la campagne qu’en ville.
Les zones les plus atteintes ?
Ils provoquent des inflammations et/ou des infections des zones concernées qui provoquent au minimum un inconfort, le plus souvent une douleur d’apparition assez rapide pendant une sortie ou dans les instants qui suivent.
En fonction des zones atteintes les signes peuvent varier:
Les oreilles : l’animal secoue la tête de façon récurrente,
Les espaces interdigités : l’animal se lèche une patte, il peut présenter une boiterie,
Les yeux : il maintient un œil fermé en permanence,
Les narines : il éternue de façon permanente, parfois avec des saignements de nez,
Le pourtour des zones anale ou génitale : il peut présenter des nodules, voire de petits abcès. En général cela génère le léchage de la zone.
Cependant, toute la surface du corps peut être concernée avec formation d’abcès.
Quelque soit la zone touchée, l’animal présente toujours un comportement inhabituel. La gêne occasionnée est permanente et rien ne semble pouvoir la soulager.
Une fois qu’il a pénétré, l’épillet, s’il n’est pas extrait, peut ensuite progresser assez rapidement et assez loin dans l’organisme pour se loger dans des organes divers, parfois même dans un disque intervertébral.
Que faire ?
Si, en cette saison, votre compagnon montre des signes suspects, le mieux est de consulter dans les meilleurs délais : si c’est rarement une urgence absolue, l’extraction est souvent bien plus aisée lorsque cela est fait tôt.
Dans les oreilles, ne cherchez pas à les faire sortir avec différents produits (pas mal de « recettes » circulent…). Cela ne fera qu’accélérer la progression et rendra l’extraction plus difficile.
Dans les cavités naturelles (oreilles, narines, vagin) ou lorsque l’épillet est visible (œil, espace interdigité, abcès) l’extraction s’effectue à l’aide d’une pince spéciale.
L’anesthésie est parfois nécessaire pour une intervention en sécurité et/ou moins douloureuse pour votre compagnon.
En l’absence de soins adaptés et rapides, les conséquences peuvent être importantes : perforation du tympan, ulcère (parfois perforé) de la cornée, passage dans les poumons, contamination d’une articulation etc…
Comment les éviter ?
Difficile. Même en entretenant correctement les espaces verts, il est impossible d’éradiquer les graminées. En cette saison, pensez à vérifier régulièrement les zones à risque en rentrant de promenade (ou lorsque votre chat rentre de l’extérieur).
Pour les animaux à poils long, il peut être utile de tondre les zones les plus exposées.
Soyez vigilants : un petit épillet peut provoquer de grands dégâts