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Les bassins d’ornement
Il est très agréable et particulièrement relaxant d’avoir dans son jardin un bassin d’ornement, avec quelques plantes aquatiques et des poissons. Son installation ne pose généralement pas de gros problèmes et l’entretien en est relativement facile.
Le choix du bassin d’ornement
L’emplacement :
Installez votre bassin sur un terrain plat (sauf si vous voulez aménager des cascades), ensoleillé (6 à 8 heures minimum d’ensoleillement sont nécessaires pour éviter la prolifération d’algues), pas trop éloigné de la maison (d’une part pour que vous puissiez en profiter en regardant par la fenêtre et d’autre part car il vous faudra y amener de l’électricité).
La taille :
Toutes les tailles sont envisageables, mais il faut savoir que plus le bassin est petit et plus l’équilibre biologique, entre la faune et la flore, est difficile à obtenir. Respectez une harmonie avec l’environnement et le décor déjà existant : pas de très grand bassin dans un tout petit jardin par exemple.
L’étanchéité :
Elle est assurée soit par une membrane en caoutchouc ou en PVC superposée à une bande de géotextile posée à même la terre, soit par une coque préformée. Le système de bâche est plus difficile à installer, mais il permet d’envisager toutes les formes, toutes les tailles de bassin et toutes les fantaisies possibles : vous pouvez jouer avec la profondeur, le nombre et les largeurs de berge... De plus, il coûte moins cher à installer et est résistant aux intempéries. La coque est plus facile à installer mais elle est plus coûteuse et permet moins de fantaisie.
Le système de filtration :
Pour que l’eau de votre bassin reste propre, claire et oxygénée, il faut nécessairement une pompe et un filtre. La pompe est généralement installée au fond du bassin. Elle aspire l’eau et la conduit jusqu’au système de filtration, placé à l’extérieur du bassin. La filtration comprend deux éléments : une filtration mécanique (l’eau est débarrassée des matières en suspension) et une filtration biologique (transformation des déjections des poissons, de l’excès de nourriture, des restes de végétaux… en éléments assimilables par les plantes). L’eau filtrée est ensuite rejetée dans le bassin. Pour bien choisir votre pompe, il faut tenir compte du volume d’eau à nettoyer et de la distance qui sépare le filtre de la pompe. On estime généralement que la totalité de l’eau du bassin doit être filtrée en 3-4 heures.
Vous pouvez également prévoir une lampe UV (placée entre la sortie de la pompe et l’entrée des filtres, parfois intégrée dans le couvercle du bloc de filtration) qui stérilise l’eau et un jet d’eau (généralement fixé sur la pompe) qui l’aère.
> D’un point de vue réglementaire, une déclaration de travaux en mairie est suffisante pour installer un bassin dans votre jardin. Dans une copropriété, consultez le cahier des charges. La réglementation concernant la sécurité des piscines ne s’applique pas aux bassins d’ornement, mais soyez conscient des risques potentiels afin de prévenir les accidents des jeunes enfants.
Les plantes et les poissons
Les plantes aquatiques, naturellement filtrantes et oxygénantes, sont indispensables pour éliminer les nitrates produits lors de la décomposition des végétaux et des déjections des poissons (les nitrates résistent à la filtration). De plus, elles favorisent l’installation des insectes dont les larves servent de nourriture de base aux poissons. Installez les plantes dans des paniers, cela facilite l’entretien, évite le développement excessif des plantes envahissantes et permet de les mettre à l’abri à la mauvaise saison.
Respectez bien la profondeur de plantation des différentes plantes (c’est-à-dire la différence de niveau entre le fond et le collet de la plante) : certaines plantes ne poussent que sur les berges (arum, jonc, iris japonais…), d’autres ne doivent être immergées que de quelques centimètres (iris des marais…) ou à mi-profondeur (renoncule d’eau, petit jonc…) et d’autres enfin nécessitent une immersion totale (lotus, nénuphar…). Enfin, n’oubliez pas les plantes flottantes (jacinthes d’eau, lentilles d’eau, châtaignes d’eau…).
Pour les poissons, préférez des espèces rustiques comme le poisson rouge classique (Carassius auratus), les carpes Koï ou les esturgeons qui résistent très bien au froid. Les variétés originales de poissons rouges, comme les Comètes aux nageoires en forme de voiles, les Black Moor noirs aux yeux globuleux ou encore les Tête de Lion, sont plus fragiles et ne résisteront pas à un hiver rigoureux. Renseignez-vous toujours avant de faire cohabiter plusieurs espèces ou d’introduire une nouvelle espèce dans un bassin déjà peuplé : certains poissons sont très combatifs, d’autres très voraces… Attention, les poissons ont besoin de place, la surpopulation entraînant une forte mortalité, adaptez votre choix à la taille de votre bassin : poissons rouges pour un petit bassin (0,1 m3 d’eau pour un poisson rouge), carpes Koï pour un bassin de taille moyenne (5 m3 pour 3 carpes), esturgeons pour les grands bassins… Enfin, il est bien entendu totalement interdit de prélever des poissons dans une rivière pour peupler votre bassin, adressez-vous plutôt à une animalerie où vous trouverez un grand choix de plantes et de poissons adaptés aux conditions climatiques de votre région.
> Attendez toujours 3 à 4 semaines après la mise en eau et les plantations pour installer les poissons, le temps qu’un bon équilibre biologique se mette en place.
L’entretien d’un bassin d’ornement
Avec un système de filtration adapté, l’entretien du bassin est réduit au strict minimum : il suffit de le laisser tourner 24 h sur 24, 7 jours sur 7, entre les mois d’avril et de novembre. Enlevez régulièrement les feuilles d’arbre éventuellement tombées à la surface de l’eau, les feuilles mortes et les fleurs fanées des plantes aquatiques (leur décomposition produit des gaz toxiques pour les poissons), les touffes d’algues au fur et à mesure de leur développement et limitez les colonies de lentilles d’eau, vite envahissantes.
Même si les poissons se nourrissent essentiellement de larves, de plantes ou d’algues, il est nécessaire de distribuer régulièrement un peu de nourriture sous forme de granulés flottants spéciaux « poissons de bassin d’ornement ».
Il ne faut jamais vider entièrement un bassin pour changer l’eau en totalité.
> Attention, le bassin n’est pas destiné à recueillir les eaux pluviales ; il ne doit en aucun cas être alimenté directement par les eaux de toiture car il existe des risques de pollution, intoxication, déséquilibre du milieu, chute de température… Pour la même raison, ne placez pas votre bassin dans un endroit en cuvette pour éviter le ruissellement des eaux de pluie. Si le niveau de l’eau baisse, par temps très chaud, complétez plutôt avec de l’eau de ville (eau du robinet).
Et en hiver ?
Les poissons d’eau froide, comme les carpes japonaises, peuvent passer l’hiver dans leur bassin. Ils n’entrent pas réellement en hibernation, mais leur température corporelle s’abaisse au fur et à mesure que la température extérieure descend et leur métabolisme se ralentit. En dessous de 5-6 °C, les poissons se rassemblent au fond du bassin (où l’eau est la plus « chaude », même si tout est relatif !) et restent immobiles. Ils peuvent ainsi supporter des températures très froides.
Pour que tout se passe au mieux :
- A l’automne, préparez le bassin pour l’hiver. S’il est placé sous des arbres, retirez régulièrement les feuilles mortes qui tombent dans le bassin ou placez un filet qui les retiendra. Recyclez et purifiez l’eau. Distribuez des aliments spéciaux pour poissons vivant en eau froide, il faut qu’ils puissent faire des réserves avant l’hiver. Dès que la température de l’eau se stabilise autour de 7-8 °C (généralement fin novembre), arrêtez de donner à manger jusqu’au printemps.
Si le bassin n’est pas très grand (moins de 1 ou 1,5 m de profondeur), couvrez-en une partie ou placez une botte de paille (non traitée) dans l’eau afin de limiter le risque de gel. Dans un bassin plus profond, les poissons peuvent passer l’hiver dans la vase au fond de l’eau. Enlevez les laitues et les jacinthes d’eau qui fermentent beaucoup. Taillez les lotus et les nénuphars et jetez les parties coupées dans le bassin, à l’endroit le plus profond, ils serviront d’abri aux poissons. Les roseaux et les iris peuvent rester sur le bord du bassin. Démontez, nettoyez et stockez au sec tout le matériel qui craint le gel : cascades, stérilisateurs UV, pompes… Videz le filtre extérieur.
- Pendant l’hiver, ne donnez rien à manger, même si les poissons remontent nager à la surface sous l’effet chauffant de quelques rayons de soleil : ils viennent seulement respirer en surface et de toute façon, leur métabolisme est trop lent pour pouvoir digérer normalement. Même s’il gèle, un trou doit rester ouvert en permanence à la surface de l’eau, afin de permettre aux gaz de s’échapper. Si jamais la glace venait à recouvrir complètement le bassin, ne tapez surtout pas dessus pour la casser : les ondes de choc pourraient tuer les poissons. Faites plutôt couler un peu d’eau tiède ou achetez des cloches flottantes anti-gel.
- Vous recommencerez à nourrir les poissons quand il n’y aura plus de risque de fortes gelées et quand l’eau passera au-dessus de 9-10 °C pendant plusieurs jours (généralement en avril).