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Que faire contre la mauvaise odeur de mon furet ?

Le furet, cousin du putois Européen, est caractérisé par une mauvaise odeur, musquée, relativement forte. Cette odeur est le fait de trois éléments :

1- Le furet n'est pas un animal très propre, il a tendance à se salir dans sa cage et ses fèces ont une odeur forte.

2- Le furet porte de part et d'autre de l'anus des glandes anales qui sont destinées à marquer son territoire et à faire fuir les prédateurs. Lorsqu'il est stressé, le furet éjecte le contenu de ces glandes anales, contenu épais et très malodorant. Sinon, il vidange naturellement ses glandes anales quelques fois par an pour ne pas qu’elles s’engorgent. L’odeur est extrêmement forte, mais très ponctuelle.

3- La peau du furet présente la même structure générale que celle du chien et du chat. Cependant, elle est caractérisée par la présence de nombreuses glandes sébacées réparties sur l'ensemble du corps, de manière diffuse. Ces glandes sont responsables de sécrétions qui donnent un aspect jaunâtre et gras au pelage ainsi que l'odeur musquée. Cette odeur musquée est davantage présente chez le mâle que chez la femelle. De plus, la quantité de sébum produite augmente pendant la période de reproduction (de mars à mi-août) ; le pelage est alors plus gras et plus odorant.

L'ablation des glandes anales, dans un but non curatif, est interdite

L'ablation des glandes anales a longtemps été proposée en remède à ces mauvaises odeurs. Elle était pratiquée simultanément à la stérilisation. Comme les deux opérations étaient pratiquées en même temps, on a pensé, à tort, que c’était l’ablation de glandes anales qui était bénéfique. En fait, l’odeur corporelle des furets est principalement due à ses glandes sébacées.

Depuis 2004 et la ratification de la Convention européenne pour la protection des animaux, la législation indique que « les interventions chirurgicales destinées à modifier l'apparence d'un animal de compagnie ou à d'autres fins non curatives doivent être interdites ». L'ablation des glandes anales fait donc partie de ces interventions. En revanche, elle peut bien sûr être pratiquée lors d'infections récurrentes, dans un but thérapeutique et curatif.

La stérilisation diminue les sécrétions des glandes sébacées

L'odeur musquée désagréable est davantage le fait des glandes sébacées, dont l'activité augmente en période de reproduction. La stérilisation diminue l'activité de ces glandes sébacées et donc les mauvaises odeurs. Elle ne les anéantit cependant pas complètement. Cette stérilisation, chez le mâle ou la femelle, peut être obtenue par des méthodes chirurgicale ou médicale. Elles ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients (ceux-ci sont détaillés dans d’autres « fiches véto »).

Bien entretenir l'environnement et le pelage de son furet

L'entretien du pelage et de la peau de son furet passe par un nettoyage fréquent de son logement. On propose un nettoyage hebdomadaire de la cage avec de l'eau de javel. La litière est nettoyée deux à trois fois par jour.
On brosse quotidiennement son furet pour retirer les poils morts, particulièrement en période de mue (évite aussi d’ingérer ces bourres de poils). La mue a lieu en général deux fois par an (printemps et automne), elle dure de 2 à 4 semaines et peut être parfois impressionnante, laissant la peau de l’animal à nu. L'utilisation régulière (et alléchante !!) du shampooing pour supprimer les mauvaises odeurs n'est pas conseillée. On peut laver son furet une fois par mois : cependant, ce nettoyage stimule les sécrétions sébacées et le furet, d'un naturel sale, a vite tendance à se rouler dans ses déjections pour retrouver ses odeurs d'avant.

La cage idéale pour un furet

La cage est la maison du furet pendant votre absence et pendant la nuit. Il doit en sortir au moins trois heures par jour. La température optimale se situe entre 15 et 20°C. Cette cage est spacieuse et doit mesurer au moins 1 m x 0,5 m x 0,5 m pour un furet seul. Il est possible de la fabriquer soi-même : on évite alors le bois brut qui absorbe les urines et les odeurs, ainsi que les grillages blessants. On prévoit une fermeture solide.

Dans cette cage, on dispose un biberon pour la consommation d'eau (à privilégier par rapport aux gamelles que le furet a tendance à renverser, souillant ainsi sa cage). L'alimentation est déposée dans une gamelle lourde pour les mêmes raisons. Le coin repas est distant du coin toilette. Pour le coin repos, les furets apprécient les hamacs ou les tissus pour se cacher. L'utilisation de tissus permet de les laver très régulièrement et de réduire les odeurs. On dispose dans la cage des jeux tels que des balles ou des tunnels mais le furet joue finalement très peu lorsqu'il est seul.

La litière doit être un grand bac puisque le furet fait ses matières en reculant, queue levée ; s'il ne peut pas faire cette gymnastique, le furet ne fera pas dans sa litière. Il est également conseillé de fixer la litière pour ne pas que le furet la transporte. Au fond de la cage, on peut déposer des linges que l’on pourra laver régulièrement. Le foin est déconseillé : il peut faciliter l’apparition de toux ou de conjonctivite par corps étranger (des petits morceaux de foin viennent se coincer dans les yeux). De même, les copeaux ne sont pas conseillés car ils peuvent entraîner des problèmes respiratoires et leur capacité d'absorption est finalement limitée. Le chanvre, apparu récemment, a l'avantage d'être hypoallergénique et très absorbant ; l'inconvénient est que le furet joue avec, le sort de sa cage et le transporte un peu partout.

Pour limiter les odeurs de son furet il est donc conseillé de le stériliser, d’entretenir son pelage et son environnement. Cependant, une certaine odeur persistera. Les glandes anales ne sont pas responsables de l’odeur musquée.