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La dermite estivale

La dermite estivale, aussi appelée « dermatite estivale », « dermite estivale récidivante », « eczéma estival », « ardeurs » ou « gale d’été », correspond à une hypersensibilité du cheval aux piqûres de certains insectes. Véritable fléau, elle peut rendre la vie du cheval insupportable. Et malheureusement, tous les chevaux quels que soient leur race, leur âge, leur sexe, la couleur de leur robe et leur lieu de vie, peuvent être affectés par la dermite estivale.

Les culicoïdes sont les principaux responsables de la dermite estivale

La dermite estivale des équidés est une affection déclenchée par une piqûre d’insecte, généralement un Culicoïdes. Ces moucherons à l’allure de moustiques sont des insectes diptères de toute petite taille (1 à 3 mm), possédant des pièces buccales de type piqueur et une paire d’ailes courtes et velues, repliées sur l’abdomen au repos. Capables de voler par eux-mêmes sur de longues distances (plus de 15 km), ils peuvent également se laisser transporter par le vent. Ils rentrent peu dans les locaux et les habitations, sauf s’ils sont en surpopulation. Leur activité est maximale à l’aube et au crépuscule, principalement dans les zones chaudes et humides. On les trouve souvent à proximité d’eau stagnante. Seules les femelles sont hématophages (qui se nourrissent de sang). Leurs piqûres sont parfois extrêmement douloureuses.

D’autres insectes hématophages peuvent être mis en cause :

  • Les moucherons type Simulium préfèrent les eaux courantes et sont actifs pendant la journée.
  • Certaines mouches (Stomoxis calcitrans).
  • Les taons, les abeilles et les guêpes.

Quels sont les symptômes ?

La maladie apparaît généralement avant l’âge de 4 ans. Elle est rarissime chez les chevaux âgés de moins de 1 an, car les chevaux doivent être exposés à une première saison de sensibilisation (cf. encadré) avant de développer les symptômes l’année suivante, sous l’effet d’une nouvelle exposition aux insectes. Les allergènes sont probablement des protéines, de type anti-coagulants, contenues dans la salive des insectes.

Les symptômes sont saisonniers : sous nos climats, ils apparaissent au printemps, sont à leur maximum en été et régressent en automne.

La distribution des lésions varie selon le type d’insectes :

  • Les moucherons type Culicoïdes se nourrissent sur la ligne du dos (particulièrement au niveau de la crinière et de la base de la queue), sur la face et les oreilles.
  • Les moucherons type Simulium se concentrent au niveau de la tête, des oreilles et de la face ventrale de l’abdomen.
  • Les mouches (Stomoxis calcitrans) touchent principalement les membres et la face ventrale de l’abdomen.
  • Les taons, les abeilles et les guêpes attaquent l’ensemble du corps.

La dermite estivale est toujours prurigineuse au départ ; l’intensité des démangeaisons est proportionnelle au nombre de piqûres d’insectes. Les chevaux tentent de soulager leurs démangeaisons sur tous les supports qu’ils rencontrent, se roulent sur le sol, se grattent avec les membres ou se mordent.

L’observation attentive des zones concernées montre dans un premier temps la présence de petites papules et des poils hérissés. Puis apparaissent un érythème (rougeur) et, en liaison avec le grattage intense, des poils cassés, des zones dépilées, puis des croûtes sèches et dures. La taille des lésions varie de quelques millimètres à plusieurs centimètres. La surinfection des lésions est fréquente, entraînant plaies, ulcérations et pyodermites. Le grattage répété de la queue provoque une perte des crins et un épaississement, donnant un aspect typique « en queue de rat ».

La maladie est récidivante, et a tendance à s’aggraver d’année en année : les symptômes sont de plus en plus importants et/ou sur une période de plus en plus longue. Dans certains cas extrêmes, les chevaux deviennent nerveux, irritables voire agressifs, impossibles à faire travailler, l’euthanasie est alors parfois envisagée mais très rarement utilisée.

Comment confirmer une dermite estivale ?

Le diagnostic repose essentiellement sur les éléments suivants :

  • Seuls certains chevaux sont atteints, jamais l’effectif complet (maladie sporadique).
  • Les chevaux atteints vivent généralement à proximité de zones humides.
  • L’affection est saisonnière.
  • L’affection très prurigineuse, localisée essentiellement au niveau de la crinière, du garrot et de la croupe.
  • Les symptômes sont uniquement cutanés.
  • Le cheval répond à un traitement antiinflammatoire ou insecticide bien mené.

Il est possible de réaliser des tests intradermiques à l’aide d’extraits d’insectes. Le principe est le même qu’en médecine humaine : injection de l’allergène et d’un témoin dans l’épaisseur de la peau, sur le plat de l’épaule préalablement tondu, et observation des papules obtenues. Mais les résultats de ces tests ne sont pas toujours fiables : la présence d’une réaction positive ne permet pas d’affirmer qu’un cheval soit atteint de dermite estivale et inversement, l’absence de réaction ne permet pas de conclure que le cheval soit exempt de cette affection.

Existe-t-il un traitement efficace ?

Un traitement en deux temps peut être tenté.

La lutte contre les manifestations de l’hypersensibilité (inflammation et démangeaisons) à l’aide de médicaments administrés par voie orale ou injectable. Les principaux médicaments disponibles sont les anti-histaminiques et les corticoïdes. Ces traitements doivent être administrés sur une longue période pour être efficaces et nécessitent un suivi médical par un vétérinaire. Ces médicaments généraux sont associés à des traitements locaux calmants, désinfectants et cicatrisants : lotions, shampooing… Il est possible d’appliquer une pommade grasse (type vaseline) sur la crinière tondue et à la base de la queue : cela permet d’une part de faire cicatriser les lésions, et d’autre part cela empêche le contact physique entre les insectes et la peau du cheval.

Les résultats obtenus sont assez aléatoires : certains chevaux ne répondent pas aux traitements, d’autres n’y répondent que temporairement, et certains montrent une nette amélioration persistante. 

Certains chevaux sont améliorés par la médecine douce (homéopathie, gemmothérapie, aromathérapie, phytothérapie…).

Les quelques essais de désensibilisation réalisés à partir d’extraits d’insectes n’ont pas donné de résultats concluants.

La lutte contre les insectes responsables de l’apparition des troubles, sur le cheval lui-même, dans les locaux et dans l’environnement :

  • Sur le cheval : appliquer des lotions insecticides sur la peau saine et sèche (pour minimiser les réactions d’hypersensibilité aux insecticides). Le cheval ayant tendance à beaucoup transpirer, les applications sont à renouveler fréquemment, de préférence en milieu ou en fin d’aprèsmidi.
  • Dans les locaux : installer des plaquettes insecticides dans les bâtiments et poser des moustiquaires (à mailles très fines) aux fenêtres des écuries, en les imprégnant éventuellement d’un produit insecticide rémanent. Les locaux doivent être maintenus propres et secs : éviter les sols humides, la paille et le foin en décomposition. L’idéal serait de maintenir les chevaux atteints dans des bâtiments fermés jour et nuit. Cela est difficilement réalisable en pratique, mais il faut au moins rentrer les chevaux pendant la période d’activité maximale des insectes.
  • Dans l’environnement : il est évidemment illusoire de vouloir contrôler la présence de Culicoïdes ou autres insectes piqueurs dans l’environnement. Le plus raisonnable est de réserver les pâturages humides à la saison hivernale et d’installer les chevaux en été en pâturage sec, à une distance d’au moins 500 m des zones humides où pullulent les insectes. Ne pas oublier un abri de pâture sombre. En promenade, on veillera à ne pas attacher les chevaux près d’une rivière, d’un lac ou de mares boueuses pendant les mauvaises heures.

La solution idéale

Actuellement, la meilleure protection, une fois que les lésions sont guéries, consiste à faire porter au cheval une chemise intégrale (type couverture et capuche Boett®) qui le protège des oreilles à la queue, y compris le ventre et le haut des membres, empêchant ainsi toute piqûre d’insecte. Le cheval va la porter plusieurs heures par jour (voire 24h/24) à la saison chaude, pendant plusieurs années, choisissez donc choisir un modèle de qualité, fait sur mesure pour votre cheval, pour ne pas gêner ses mouvements : il faut compter 250 à 300 € pour investir dans quelque chose de résistant et de thermo-respirant. L’idéal est que le cheval porte son vêtement avant l’apparition des lésions.

Le caractère héréditaire de la dermite estivale est très fortement suspecté. Il est donc conseillé d’éliminer de la reproduction les étalons et les juments porteurs de lésions. Une erreur à ne pas commettre est de mettre à la reproduction une jument qui ne peut plus être mise au travail pour cause de dermite estivale : il y a de fortes « chances » pour que cette nouvelle poulinière transmette son affection à sa descendance !

Qu’est-ce qu’une allergie ?

Une allergie (ou hypersensibilité) est une réaction anormale, inadaptée et excessive du système immunitaire
de l'organisme au contact d’une substance, généralement étrangère à l'organisme, appelée allergène. Pour que l’allergie survienne, il est nécessaire qu’un premier contact ait lieu entre l’allergène et l’organisme du cheval. Après cette phase de sensibilisation, les cellules reconnaissent soudain comme dangereuses des substances habituellement bien tolérées. A leur contact, le système immunitaire produit des anticorps et des lymphocytes afin de les détruire.