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Les pythons

Répugnants pour les uns, fascinants pour les autres, les serpents font partie des Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC). En France, les pythons et les boas, non venimeux mais constricteurs, sont les serpents à la mode.

On compte des centaines d’espèces de pythons ; les deux principalement rencontrées en captivité sont le python molure (Python molurus) et le python royal ou python boule (Python regius). En milieu naturel, le premier fréquente les forêts tropicales d’Asie et le second celles d’Afrique.

Morphologie et comportement

  • Le python molure est l’un des plus grands pythons au monde. Les mâles mesurent 4,50 m, les femelles jusqu’à 6 m, pour un poids d’environ 100 kg. Sa couleur naturelle est jaune-grisâtre avec de grandes taches rectangulaires brunes ; il existe de nombreuses mutations dont la plus connue est l’albinos (jaune et blanc). Le python molure vit environ 10 ans en captivité.
  • Le python royal mesure en moyenne 1,20 m et pèse environ 2 kg. Il est de couleur noire ou marron foncé avec des tâches marron clair sur les côté et le dos. La face ventrale est blanche ou crème, éventuellement parsemée de marques noires Il vit environ 12 à 15 ans.

Alimentation

Les jeunes sont nourris avec une proie tous les 5 jours. Pour les adultes, une proie par semaine suffit. La taille de la proie (cailles, poulets, rats, cobayes, lapins…) sera adaptée à celle du serpent.  

Il est préférable d’habituer le python à se nourrir de proies mortes (congelées ou fraîchement tuées), cela sera beaucoup plus facile à gérer. Si vous utilisez des proies congelées, elles doivent être entièrement décongelées avant consommation. Si une proie n’est pas consommée rapidement, retirez-la et jetez-la, pour des raisons d’hygiène.

> Si votre serpent n’accepte que les proies vivantes, surveillez attentivement les repas pour vous assurer que le rongeur n’attaque pas le serpent.

Le python molure est vorace et ne pose pas de problème pour se nourrir. Le python royal est quelquefois plus difficile, et il peut passer plusieurs mois sans manger. Cela ne sert à rien de le forcer ; en revanche, pesez-le régulièrement pour être sûr qu’il ne perde pas de poids.

Reproduction

Les pythons sont ovipares : la femelle pond des œufs. Dans la nature, elle assure l’incubation et s’enroulant autour de sa ponte ; en captivité, on utilise plutôt des incubateurs. Hormis la période de reproduction, le mâle et la femelle doivent être maintenus séparément.

Les pythons atteignent leur maturité sexuelle vers l’âge de 3 ans. Les sexes sont difficiles à différencier pour un non-spécialiste.  

Logement

Les pythons sont logés dans des terrariums (en bois, en verre ou en polyéthylène). Les dimensions minimales sont : au moins les 2/3 de la longueur de l’animal pour la longueur et 1/3 pour la profondeur et la hauteur (soit par exemple 3 x 1,5 x 1,5 m pour un python molure mâle de 4,5 m).

> Un terrarium trop grand est une source de stress (donc d’agressivité pour les serpents).

Les conditions de température et d’humidité doivent se rapprocher des conditions naturelles :
  Python molure Python royal
Jour Nuit Jour Nuit
Temp. zone chaude 35°C 28°C 32°C 25°C
Temp. zone froide 27°C 25°C 26°C 23°C
Hygrométrie 70 à 80% (à augmenter lors de la mue, soit par pulvérisation d’eau tiède dans le vivarium, soit en mettant la gamelle d’eau dans la zone chaude)

Le chauffage est assuré par une plaque ou un cordon chauffant (placé sous le terrarium) ou des lampes chauffantes. Un thermostat contrôlera automatiquement la température.

Même si le serpent reçoit un éclairage naturel, il est préférable de prévoir un tube néon, qui produise lumière et UV, placé à moins de 40 cm des zones de repos. Les cycles seront de 12 heures de nuit / 12 heures de jour.

Placez au fond du terrarium du papier journal, du papier essuie-tout, un lino ou des copeaux pour rongeurs dépoussiérés. Le sable, la tourbe et le terreau sont plus esthétiques, mais peuvent être responsables d’occlusions ou de parasitoses : dans ce cas, ne nourrissez pas le serpent dans son terrarium (pour éviter qu’il n’avale du sable ou de la tourbe avec sa proie) et renouveler tout le substrat en cas d’apparition de parasites.

N’oubliez pas des aérateurs pour le renouvellement de l’air et une fermeture solide, surtout si les parois sont coulissantes (le serpent arrivera à les pousser).

Installez un grand bac d’eau pour les bains et le maintien de l’humidité. Si vous souhaitez rajouter des décors (branches, racines, cachettes, plantes artificielles…), répartissez-les sur les deux zones de température, fixez-les solidement et, pour des raisons hygiéniques, n’introduisez rien de prélevé directement dans la nature.

> Inutile de préciser que le terrarium accueillant un python molure doit être extrêmement résistant…

Santé

Les serpents en captivité peuvent souffrir de différentes affections.

  • Les abcès sont très fréquents. Ils sont généralement traumatiques : par abrasion (souvent au niveau du rostre lorsque le serpent pousse sur la vitre du terrarium) ou par morsure d’une proie vivante. Les abcès peuvent se développer plusieurs mois après le traumatisme initial. Ils se soignent par curetage, puis traitement antibiotique.
  • Le syndrome gingivostomatite (inflammation de la cavité buccale) peut être lié à un environnement trop froid ou refléter une affection générale. Il se manifeste par une baisse de l’appétit, un amaigrissement et une salivation importante. Le traitement consiste surtout à améliorer les conditions du terrarium (température, UV, hygrométrie) et à administrer des antibiotiques.
  • Les affections pulmonaires sont fréquentes et souvent liées à de mauvaises conditions de détention dans le terrarium. Elles se manifestent par une hypersalivation, un œdème de la gorge et une dyspnée : le serpent a la tête en l’air, la gueule ouverte, l’orifice glottique (en arrière de la langue) béant. Un traitement antibiotique par aérosolthérapie et/ou par voie générale peut être tenté, mais le pronostic est réservé.
    > Les serpents n’ont pas de diaphragme, ils ne peuvent donc pas tousser et éliminer les mucosités qui encombrent leurs poumons.  
  • Les brûlures sont provoquées par un système de chauffage mal installé ou mal réglé. Les brûlures sont ventrales (cordons ou plaques chauffants) ou dorsales (lampes). Le traitement est local, mais des antibiotiques sont aussi prescrits car les surinfections bactériennes sont fréquentes.
    > Si le point froid est trop froid, le serpent a tendance à rester au point chaud, même si celui-ci est trop chaud !
  • La pseudogale ophionyssique est une parasitose fréquente, due à la présence d’un acarien hématophage (Ophionyssus natricis) de 1 à 1,5 mm visible sur le tégument sous la forme de minuscules points noirs. Le serpent parasité se baigne plus souvent, et se frotte pour calmer les démangeaisons. La plupart des traitements acaricides étant toxiques pour les serpents, il est possible d’utiliser d’autres acariens, non parasites des serpents mais prédateurs des Ophionyssus.

Pour manipuler un python

Un python de taille raisonnable et sociable peut être attrapé à la main et maintenu sans serrer. S’il est plus difficile, voire agressif, on utilise un crochet pour lui détourner la tête. Il est très difficile de manipuler un python molure adulte en raison de sa force et de sa taille : il faut compter une personne par mètre de serpent !

> Même s’ils sont rarement agressifs de façon spontanée, la manipulation des serpents est réservée aux personnes expérimentées. Pendant le nourrissage en particulier, utilisez de longues pinces et restez extrêmement prudent. 

Il ne faut jamais manipuler un serpent qui digère (48 à 72 heures après le repas), qui mue (le tégument devient terne et les yeux se voilent) ou une femelle gestante.

Pour acheter un python

Le plus simple est de s’adresser à une association qui vous conseillera un élevage certifié.

  • Le python molure est protégé par la Convention de Washington (Annexe II), par le règlement européen (annexe B) et, comme tous les serpents de plus de 3 mètres, par l’arrêté du 10 août 2004 (arrêté Perret) qui fixe les conditions de détention des espèces dangereuses : leur propriétaire doit impérativement être titulaire du certificat de capacité (dès le premier spécimen). Une autorisation d’ouverture d’établissement d’élevage de 1ère  catégorie est aussi obligatoire.
  • Le python royal est protégé par la Convention de Washington (Annexe II) et par le règlement européen (annexe B). Au-delà de 3 spécimens, le certificat de capacité est obligatoire.

L’achat d’un tel animal doit impérativement être accompagné par une facture et un numéro CITES, à conserver pendant toute la durée de vie de l’animal.

Pour tout renseignement, adressez-vous à la Direction Départementale de Protection des Populations (anciennement DSV).

Les prix des pythons varient énormément selon la rareté de la couleur : de quelques dizaines à quelques centaines d’euros…

> Le choix d’accueillir un python chez soi doit être bien réfléchi : ces animaux ne seront jamais domestiques et resteront imprévisibles et potentiellement dangereux toute leur vie.