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Préparation des ovins mâles à la lutte
La fabrication des spermatozoïdes nécessitant deux mois, les béliers doivent être préparés pour la reproduction suffisamment à l’avance.
Sélection rigoureuse des mâles reproducteurs
Age
La plupart des béliers sont capables de saillir dès l’âge de 8 mois, parfois plus tôt. Les capacités reproductrices sont maximales entre 2 et 5 ans, et déclinent progressivement à partir de 7 ans. Les mâles choisis pour la lutte doivent donc être âgés de plus de 18 mois. Lorsque cela est possible, il est préférable de choisir des animaux dont la fertilité est connue.
Examen des organes génitaux du bélier
Les testicules et les épididymes doivent être souples au toucher et ne pas présenter d’indurations ou d’inflammations. On vérifiera l’absence de hernie inguinale (masse fluctuante à la base de la paroi abdominale). Le fourreau et le gland ne doivent avoir ni croûtes ni inflammation. Les examens de sperme sont très peu pratiqués chez les béliers. En revanche, la taille des testicules (déterminée par le périmètre scrotal) est un bon indicateur de la capacité à la production de sperme. Il varie selon l’âge, la race et la période de l’année.
Etat corporel
Le bélier aura le maximum d’ardeur s’il n’est ni trop gras ni trop maigre. Dans le cas contraire, il se fatiguera vite et peinera à suivre et à monter les brebis un peu vives. Un bon état corporel favorise une production optimale de spermatozoïdes. Il s’apprécie en pratiquant une palpation lombaire par pression des doigts au niveau de la colonne vertébrale et sur les côtés, en arrière de la dernière côte : les reliefs doivent être palpables sans être saillants.
Pieds et aplombs
Les pieds du bélier doivent être en parfait état, les membres bien conformés et les aplombs solides : un bélier qui boîte ou qui présente de mauvais aplombs (jarrets serrés ou droits, pâturons allongés vers l’avant) est fortement handicapé au moment de la saillie. Il doit être impitoyablement écarté.
Etat sanitaire
La fièvre provoque une mortalité importante des spermatozoïdes. La qualité de la semence peut donc être diminuée si le bélier est fiévreux. Tous les problèmes infectieux doivent être traités le plus rapidement possible. Un bélier présentant une très forte fièvre sera laissé au repos pendant 10 semaines.
Si le bélier est introduit dans l’élevage spécialement pour la saison de reproduction, n’oubliez pas de prévoir une période de quarantaine d’environ 10 à 15 jours, pendant laquelle il sera isolé et mis en observation.
Adéquation entre le nombre de mâles et de femelles
Les mâles sont capables de saillir toute l’année, mais ils présentent en contre-saison (lorsque les jours sont longs, au printemps) une baisse de libido. Pour cette raison, on prévoira en contre-saison 1 bélier pour 30 brebis ou 20 agnelles. En revanche, en pleine période d’activité sexuelle (d’août à novembre), 1 bélier pour 50 brebis ou 30 agnelles est suffisant. Le nombre de femelles sera diminué si le bélier est jeune ou inexpérimenté.
Préparation des béliers sélectionnés
Deux mois avant le début des saillies
Afin de favoriser la fabrication des spermatozoïdes, c’est le moment d’apporter un supplément minéral et vitaminique dans l’alimentation, essentiellement du phosphore et des vitamines A, D3 et E.
Trois semaines avant le début des saillies
Un flushing est mis en place pour une efficacité reproductrice maximale. Il consiste en un apport quotidien de 500 à 1 kg de concentrés par jour. Attention, il ne faut pas donner cette quantité de concentrés brutalement, du jour au lendemain : les apports commencent environ 6 semaines avant la lutte et sont progressivement augmentés pour atteindre 3 semaines avant la lutte les quantités préconisées. L’avoine est un bon stimulant.
Environ quinze jours avant le début des saillies
On peut tondre le mâle, surtout si la lutte a lieu en bergerie. C’est également le bon moment pour le traiter contre les parasites internes (en particulier les strongles gastro-intestinaux) et externes. Enfin, selon le risque sanitaire de l’élevage, certaines vaccinations sont recommandées : entérotoxémies et tétanos (fortement recommandées), rouget, ecthyma…
Dix jours avant les saillies sur chaleurs induites
Il est possible de commencer à entraîner les mâles sur des femelles boute-en-train. Cela permet de connaître leur ardeur. La qualité de la semence en sera également améliorée.
Ne pas oublier que depuis juillet 2005, tous les ovins doivent être identifiés par des boucles auriculaires.