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Préparation des brebis et des agnelles à la lutte
La préparation des femelles à la lutte a pour objectifs de favoriser la venue en chaleur, d’augmenter le taux d’ovulation et d’assurer une bonne fertilité.
Préparation des brebis
Choix des femelles
Le choix des femelles s’effectue deux mois avant le début de la lutte (rappelons que l’automne est la saison naturelle de lutte). Seront écartées de la reproduction les femelles qui n’ont pas mis bas l’année précédente, les brebis trop âgées (plus de 7 ans) et les brebis à problèmes chroniques (manque de lait, mammites, piétin, dentition défaillante…). Il est préférable, surtout en lutte naturelle, de séparer les brebis des agnelles au moment de la mise en contact avec le bélier : celui-ci préférera les brebis (moins farouches) et délaissera les agnelles.
Préparer les femelles sélectionnées
L’objectif principal de la phase de préparation est la reprise de poids des femelles, indispensable à une bonne fécondation.
Les femelles au moment de la mise à la reproduction ne doivent être ni trop grasses ni trop maigres. L’alimentation sera correctement équilibrée et suffisante toute l’année, avec des aliments de bonne qualité. Les carences en vitamines et en minéraux seront corrigées précocement.
Si l’état corporel des brebis est mauvais, si les pâturages ne fournissent pas une herbe en quantité et en qualité suffisantes ou si les brebis restent en bergerie, on peut pratiquer un flushing 2 à 3 semaines avant la lutte. Il consiste en une complémentation progressive de la ration avec des concentrés ou des céréales, pour atteindre 300 à 400 g/brebis/jour. Même si l’avoine est un bon stimulant, son apport ne doit pas représenter plus de 50% de la quantité du concentré. Un apport supplémentaire en vitamines A, D3 et E et un complément minéral riche en phosphore seront également ajoutés à la ration.
A l’inverse, les brebis trop grasses se verront proposer des aliments de digestibilité faible, mais qui assurent une bonne activité de la microflore du rumen.
En fin de gestation, il est d’usage de pratiquer un steaming up, c’est-à-dire une supplémentation sur le même principe que le flushing (jusqu’à 700 à 800 g de céréales/brebis/jour), afin de produire un colostrum de bonne qualité et de prévenir certains troubles métaboliques.
Un bon état sanitaire est indispensable.
Deux mesures préventives sont à envisager :
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Un programme de vaccination sera établi avec votre vétérinaire, en fonction des risques sanitaires de l’élevage. A titre d’exemple, on vaccine 3 à 6 semaines avant la lutte contre la chlamydiose, la fièvre Q, la toxoplasmose et la salmonellose abortive et 3 à 6 semaines avant l’agnelage contre les entérotoxémies et le tétanos. Selon le contexte épidémiologique, on vaccine également avant l’agnelage contre l’ecthyma contagieux, l’arthrite à rouget, et plus ponctuellement contre les colibacilloses et le piétin.
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Tous les traitements anti-parasitaires (internes et externes) seront envisagés un mois avant la lutte.
Afin d’éviter tout stress et toute bousculade, les diverses opérations de tonte ou de parage des pieds seront également réalisées un mois avant la lutte.
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Le sevrage et le tarissement
Ils doivent être effectués avant la lutte pour éviter un stress important pouvant faire baisser la fertilité. Les brebis doivent être taries au moins 4 semaines avant la lutte et celles qui n’ont pas élevé d’agneaux doivent avoir agnelé au moins 3 mois avant la lutte.
Préparation des agnelles
Choix des agnelles
Les agnelles doivent être âgées de plus de 8 mois et avoir atteint les 2/3 de leur poids adulte, soit environ 40-45 kg, avec un développement satisfaisant.
Préparation des agnelles
Les aspects alimentaires et sanitaires sont les mêmes que pour les brebis.
La conduite du sevrage est essentielle pour avoir des agnelles au bon poids. Avant le sevrage, les agnelles sous la mère reçoivent des concentrés à volonté. Le sevrage vers 2-3 mois doit être progressif : en 10-15 jours, les agnelles passent des concentrés à volonté à une alimentation rationnée. Il peut être judicieux de faire des lots : les agnelles les plus petites recevront ainsi une quantité de concentrés supérieure.
Du calme !
Après la lutte, les brebis doivent être maintenues au calme. Pour que le foetus se fixe correctement, il faut en effet trois semaines. On évitera donc toutes bousculades et toutes sources de stress pendant cette période : traitements, travail avec le chien, changement d'alimentation, changement de parc… pour limiter les risques de mortalité embryonnaire. Le flushing peut être maintenu 3 semaines après la fécondation pour favoriser la nidation de l’oeuf.
Il est possible, dans la race ovine, de synchroniser les chaleurs des femelles, afin d’obtenir des agnelages groupés, et/ou d’avancer la saison sexuelle de quelques semaines. Les différents protocoles utilisables font l’objet d’une fiche pratique détaillée.