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Non aux idées reçues chez le chat !

De nombreuses idées, fausses ou très approximatives, circulent sur le chat. En voici quelques-unes parmi les plus fréquentes. Tordons-leur le cou une bonne fois pour toutes !

Tous les chats roux sont des mâles

En fait, la couleur rousse est possible chez les deux sexes. C’est une affaire de chromosomes ! Le gène responsable de la présence de pigment orange, qui donne la couleur rousse à l’animal  (gène O pour Orange) est porté par le chromosome sexuel X. Une femelle a deux chromosomes sexuels X. Elle sera rousse si les 2 X portent le gène O (XoXo), écaille de tortue si un seul X porte le gène O (XoX) et d’une autre couleur si aucun chromosome X ne porte le gène O (XX). Un mâle a un chromosome sexuel X et un chromosome sexuel Y. Si son chromosome X porte le gène O (XoY), le chat sera roux, sinon il sera d’une autre couleur (XY). Statistiquement, il y a donc plus de chance d’avoir un mâle roux (XoY) qu’une femelle rousse (XoXo).

En revanche, 99,99 % des chats couleur écaille de tortue sont des femelles. Les très rares mâles qui ont cette robe sont porteurs d’anomalies génétiques (ils ont deux chromosomes X et un chromosome Y) et invariablement stériles.

Tous les chats blancs sont sourds

Plus précisément, les chats blancs aux yeux bleus ont une chance sur 2 d’être sourds. Ici encore, c’est une question de génétique. Le gène W (pour White) code pour une couleur entièrement blanche de la robe. Pour qu’un chaton soit entièrement blanc, il faut qu’il ait reçu le gène W de l’un de ses parents. Mais le gène W, qui bloque la migration des cellules de la pigmentation du poil, empêche également la pigmentation de l’iris et détruit certaines cellules de l’oreille. Trois conséquences : 1) non pigmenté, le poil reste blanc ; 2) non pigmenté, l’iris garde sa couleur d’origine (bleu) et 3) le chaton devient sourd vers l’âge d’une semaine. Cette destruction des cellules de l’oreille (les cellules du canal de Corti) intervient chez 40 à 50 % des chats porteurs du gène W.

Si mon chat tousse, c’est à cause des poils

Effectivement, les chats, surtout ceux à poils longs, avalent, en se toilettant, de grandes quantités de poils qui forment des boules dans l’estomac. Ils vont les éliminer soit en les vomissant sous forme de boudins de feutre, soit au milieu de leurs selles. C’est désagréable, mais tout à fait naturel. En revanche, il n’y a aucune raison pour que le chat tousse parce qu’il a avalé des poils (ils ne vont pas lui « gratter » la gorge). Une toux chez le chat évoque plutôt une bronchite chronique ou de l’asthme.

Une chatte doit faire une portée de chatons dans sa vie

Le fait d’avoir une portée n’a aucune incidence sur la santé future de la chatte. Au contraire, une stérilisation précoce permet de limiter le risque d’apparition de tumeurs mammaires ultérieurement. Or, ces tumeurs sont souvent agressives dans l’espèce féline. En France, la tendance est à une stérilisation vers l’âge de 6 mois, sans attendre les premières chaleurs.

De même, il n’est absolument pas nécessaire pour son équilibre que le mâle réalise une saillie dans sa vie. 

Tous les chats stérilisés deviennent obèses

Effectivement, un chat stérilisé a tendance à manger plus et à se dépenser moins. Mais l’obésité n’est absolument pas une fatalité : si vous modifiez son alimentation dès le lendemain de l’intervention et surveillez l’évolution de son poids (sans en faire une obsession : une pesée par mois suffit largement), il y a de grandes chances pour que votre chat garde la ligne !

Choisissez un aliment de qualité, spécial « animaux stérilisés », pauvre en matières grasses et riches en protéines animales. La quantité distribuée doit correspondre aux besoins réels du chat, en fonction de son âge et de son activité physique.

Les croquettes favorisent l’apparition des calculs urinaires

La distribution d’une alimentation sèche n’a rien à voir avec les calculs urinaires. Ceux-ci sont dus à des modifications du pH urinaire (l’urine est trop acide ou trop basique). La concentration des urines, due à une prise de boisson insuffisante, est également un facteur favorisant. Les aliments spécialement formulés pour prévenir l’apparition des calculs se présentent d’ailleurs sous une forme sèche (croquettes) ou humide (terrines, pâtées).

Tous les chats aiment le lait

C’est comme chez l’Homme, certains chats apprécient le lait, d’autres non. Même si votre chat aime le lait, cela ne veut pas forcément dire qu’il arrive à le digérer. En effet, certains chats perdent la capacité de digérer le lactose (le principal sucre du lait) après le sevrage. Le lait fermente alors dans le gros intestin, provoquant l’apparition de diarrhée.

Le chat peut très bien boire de l’eau. Si vraiment vous tenez à lui donner du lait, choisissez du lait « spécial chat », sans lactose.

Un chat peut être nourri exclusivement de viande ou de poisson

Les chats sont essentiellement carnivores, mais les nourrir exclusivement de viande ou de poisson peut entraîner des carences importantes, mettant leur vie en danger. De toute façon, à l’état sauvage, lorsque le chat se nourrit des proies qu’il attrape (oiseaux, rongeurs…), il absorbe leurs os et leurs poils (qui apportent des minéraux) et aussi le contenu de leur estomac : de l’herbe, des graines, des fruits… Il est donc préférable de donner au chat une alimentation équilibrée en protéines, glucides, lipides, sans oublier les vitamines et les minéraux. Une alimentation ménagère « fait maison » est possible chez le chat si elle est équilibrée et surtout complémentée en minéraux et acides gras essentiels.

La vaccination n’est plus nécessaire chez les vieux chats

Au contraire, il ne faut pas oublier les rappels vaccinaux du chat âgé, car ses défenses immunitaires ont tendance à devenir un peu paresseuses avec le temps (il faut continuer à les stimuler) et il devient plus fragile et plus sensible aux infections.

En revanche, le protocole vaccinal s’adapte au risque individuel.

Mon chat ne sort jamais, inutile de le vermifuger

Les chats qui vivent en intérieur ont effectivement moins de risque d’être contaminés par des parasites digestifs, mais le risque n’est pas nul. Vos semelles de chaussure par exemple peuvent être porteuses d’œufs ou de larves de parasites lorsque vous rentrez chez vous. Et si, pendant les vacances, vous laissez votre chat en pension, il peut se contaminer, même sans contact direct avec d’autres chats.  

Un chat doit avoir accès à l’extérieur pour être heureux

Des études récentes montrent que les chats d’intérieur ne présentent ni plus ni moins de troubles comportementaux (agressivité, boulimie, malpropreté, léchage…) que les chats ayant accès à l’extérieur.

Il faut cependant respecter quelques principes :

  • Adopter un chaton ou un chat adulte ayant toujours connu ce mode de vie,
  • Enrichir son milieu : prévoyez des cachettes, des endroits pour grimper, l’accès à un balcon ou une fenêtre (sécurisé par des grilles ou des filets de protection), passez du temps chaque jour à jouer avec lui,
  • Surveiller son alimentation car un chat d’intérieur se dépense forcément moins.

Un an de vie chez le chat équivaut à 7 années-humaines

Pas tout à fait : un chat est pubère à l’âge de 6-8 mois environ. Avec ce calcul, cela correspondrait à 3,5-4,5 ans chez l’Homme ! Et un chat de 12 ans est encore en forme, alors qu’un Homme de 84 ans, beaucoup moins… Quant aux chats qui atteignent 18-20 ans (cela n’est pas si rare), cela ferait 126-140 ans chez l’Homme.

Le tableau suivant est un peu plus réaliste :

Enfance, adolescence
Âge chat 1 mois 2 mois 3 mois 4 mois 6 mois 1 an
Équivalent Homme 5- 6 mois 1 an 3 ans 5 ans 13 ans

18 ans

Âge adulte
Âge chat 2 ans 3 ans 6 ans 8 ans 10 ans  

Équivalent Homme

25 ans 33 ans 40 ans 50 ans 65 ans  
Vieillesse
Âge chat 12 ans 14 ans 16 ans      
Équivalent Homme 75 ans 80 ans 90 ans      

Il ne faut pas anesthésier les chats âgés

L’anesthésie est toujours forcément un peu plus risquée chez un chat âgé, mais le matériel et les médicaments utilisés pour endormir les animaux sont maintenant très performants. L’âge avancé ne devrait pas être un prétexte pour ne pas réaliser une intervention chirurgicale nécessaire à la santé ou au bien-être du chat (détartrage, ablation d’une tumeur…).

De toute façon, le vétérinaire propose systématiquement un bilan avant d’anesthésier un chat âgé pour évaluer le fonctionnement des organes (et en particulier des reins). Il estime ainsi le risque par rapport au bénéfice de l’intervention.